La blonde Constance Jablonski, la châtain clair Joséphine Le Tutour, la brune Bella Hadid ou encore la rousse Rianne Van Rompaey... Tous les tops du moment s’affichent le cheveu nature. Enfin, on dirait. Car, en réalité, pour que l’effet "je n’ai touché à rien" soit réussi, c’est comme en maquillage, il faut souvent tricher habilement. "Avoir un beau cheveu naturel, c’est le plus difficile en coloration", confirme la coiffeuse Marisol, qui vient d’ouvrir un nouveau salon au sein du Bon Marché Rive Gauche à Paris. Voici notre mode d’emploi, au cas par cas.
VOUS VOULEZ SUBLIMER VOTRE COULEUR NATURELLE ?
Si elle manque de relief, ce qui est souvent le cas de la palette des blonds foncés à châtains, le coloriste peut injecter des points de lumière qui se devinent à peine dans les longueurs et sur les pointes. "On travaille la coloration au bac sur cheveux mouillés, c’est très délicat et ça ne sensibilise pas", explique Marisol.
Si le cheveu est terne, comme un brun ou un blond qui vire trop au cendré ou au jaune, c’est l’option patine qui marche le mieux. "On choisit une coloration à faible oxydation, habituellement utilisée pour nuancer une couleur. Ici, on l’applique seule, juste pour moduler les reflets et donner de la brillance", explique Simon, coiffeur-coloriste au nouveau salon David Lucas du spa de l’hôtel Ha(a)ïtza au Pyla. Sur un blond, on pourra "cendrer" en racines pour donner de la profondeur et "mieller" les longueurs pour réveiller l’éclat.
Parfois, ce qu’il faut c’est repigmenter, comme avec le roux, qui se délave vers le blond avec le temps. Ou bien on peut créer un effet top coat au henné, ou avec des poudres naturelles comme la coloration botanique de Christophe-Nicolas Biot.
VOUS VOULEZ MASQUER VOS CHEVEUX BLANCS SANS FAIRE ARTIFICIEL ?
La situation la plus complexe : lorsqu’on est brune et qu’on commence à avoir pas mal de cheveux blancs. Les racines étant vite visibles, cela nécessite de refaire sa colo quasi tous les mois, ce qui finit par surcharger le cheveu et par plomber la couleur. Mieux vaut alors recourir à une couleur un peu plus claire que sa base. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de brunes finissent quasi blondes en vieillissant ! "L’autre option, c’est la colo végétale, qui couvre en transparence", estime Marisol. Il faut accepter que ses cheveux blancs ne soient pas totalement masqués mais le résultat est moins opaque, donc plus doux et naturel.
VOUS VOULEZ QUE VOTRE COULEUR ARTIFICIELLE MIME LE NATUREL?
Pour jouer la carte du nude, il y a quelques critères à respecter ou à faire respecter par son coiffeur. Premier point: un cheveu naturel s’oxyde toujours un peu sur les longueurs avec le temps, donc on évite d’entrée de jeu les colorations uniformes des racines aux pointes, qui font faux. Ensuite, mieux vaut rester proche de sa base, pour éviter d’être trahie par des racines, mais aussi pour préserver la qualité du cheveu. "Quand on dépasse deux tons de différence, on oxyde pas mal le cheveu, du coup il change de matière, il devient poreux, et ça se voit", explique Marisol, qui recommande, si on veut passer d’un châtain à un blond, de le faire progressivement, pour que le balayage se patine petit à petit, jusqu’à former de multiples nuances fondues entre elles. Pour un blond foncé qui veut brunir, c’est plus simple, il n’est pas nécessaire de charger en pigments, une coloration qui s’estompe avec les shampooings peut suffire, avec l’avantage de ne pas modifier la texture du cheveu. Seule précaution: "Faire en sorte que les sourcils restent toujours un peu plus sombres que les cheveux, comme au naturel", remarque Simon.
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VOUS VOULEZ RETROUVER VOTRE COULEUR NATURELLE APRÈS DES ANNÉES DE COLORATION ?
A savoir : il est impossible de retirer une coloration d’oxydation. La solution, c’est de la recouvrir avec une formule proche de sa base, en respectant son caractère chaud (doré, cuivré) ou froid (cendré, irisé). "Retrouver sa couleur naturelle prend du temps, avertit Marisol. En sortant du salon, la couleur sera impeccable mais elle va assez vite dégorger car le cheveu est sensibilisé par des années d’oxydation." L’astuce : revoir son coloriste deux ou trois fois à un mois ou un mois et demi d’intervalle pour que la fibre garde les pigments. Le résultat se fondra ensuite avec la repousse des cheveux.