On mate : la comédie perchée "High Maintenance"
Le pitch
A Manhattan, "The Guy" arpente les rues à vélo pour livrer de la weed dans les appartements de ses clients.
Notre avis
Lancé en 2012 sur Vimeo, High Maintenance bousculait à l’époque le paysage bien morne des webséries. Ce temps où les plateformes en ligne étaient des no man’s land, trustés par des fictions bas-de-gamme, a bien changé. HBO a, en effet, pioché une de ses nouveautés sur la Toile, n’hésitant pas à miser sur sa transposition risquée à l’écran. Pari gagnant… L’œuvre de Katja Blichfield et Ben Sinclair conserve sa liberté artistique, ainsi que ce parfum de serendipité propre au matériel original. Jonglant entre les tribulations du "Guy", dont les virées à domicile tournent au sketch, et des tranches de vie d’habitants à l'allure quasi-documentaire, chaque épisode se veut volontairement décousu. Grâce à cette plongée dans l'intimité des New-Yorkais (la majorite des scènes se déroulent en appartement), et les différentes connexions qui se développent entre les personnages au fil des épisodes, se dessine en filigrane un portrait surprenant de la Grosse Pomme dans toute sa diversité. De quoi donner un côté plus humain à la mégalopole.
High Maintenance de Katja Blichfield et Ben Sinclair, saison 1 inédite dès le 17 septembre à 22h30 en US+24 sur OCS City
On mate : "One Mississippi", une exploration juste du deuil
Le pitch
Quelques mois après avoir subi une mastectomie suite à un cancer, Tig retourne dans son Mississipi natal pour enterrer sa mère.
Notre avis
Inspirée de la vie de Tig Notaro, créatrice et actrice principale, la nouvelle comédie d’Amazon s'intéresse à l'impact du deuil dans le quotidien. Contradictoire ? Pourtant, si on ne rit pas aux éclats, chaque touche d’humour permet d'allèger cette chape de plomb qui pèse sur la famille fictive de l’humoriste, son frère boulimique et son beau-père au comportement robotique. La magie de One Mississipi réside dans ces interactions banales derrière lesquelles on ressent le poids de la douleur et de la nostalgie. Et surtout, la série touche au cœur malgré la simplicité de sa mise en scène et de son storytelling. Une belle réussite.
On zappe : "Quarry", un drama inégal
Le pitch
Impliqués dans des crimes de guerre au Vietnam, Mac est rejeté par ses proches et le public lors de son retour à Memphis. Alors que le marine et son compagnon de combat Arthur peinent à dénicher un emploi, ils se retrouvent embauchés comme tueurs à gages.
Notre avis
Ecrite par deux anciens scénaristes de Rectify, Quarry a plus d’une similitude avec la fiction de Sundance Channel. Au centre des deux shows : un antihéros, à la personnalité énigmatique, marqué par un traumatisme qui le coupe de son entourage (des années en prison, d’un côté, les stigmates de la guerre, de l’autre). Si on retrouve cette même matérialisation de la souffrance psychologique, ainsi qu’un vrai soin accordé au world buildingà travers la musique et les paysages du Sud, le plus gros point faible de la série est… son personnage principal. Mac (Logan Marshall-Green) se révèle d’une platitude à toute épreuve, surtout en comparaison avec les protagonistes qui l’entourent. A commencer par Buddy qui nous conquiert en une scène : debout, en slip sur son lit, chantonnant une version espagnole de "Without you" d’Harry Nilson. Verdict ? Un changement de perspective sera indispensable pour que la série survive sur la durée.
On mate : "Better Things", le quotidien d'une femme au bord de la crise de nerfs
Le pitch
Une mère de famille doit jongler entre l’éducation de ses trois filles, un boulot d’actrice à Hollywood, et une vie amoureuse en mode loose.
Notre avis
Aux prémisses de cette comédie, une idée somme toute banale : raconter le quotidien d’une mère, peinant à concilier sa vie professionnelle, familiale et sentimentale. Loin de distiller les clichés d’une énième sitcom, Better Things peut compter sur le charisme, l’humour et le franc-parler du personnage joué par Pamela Adlon. Comme dans la série Louie, racontant les déboires de père de l’humoriste Louis CK, le pilote met beaucoup l’accent sur la polarité des rapports entre Sam et ses filles. Ou comment les petites crises de nerfs, les discussions gênantes et les moments de tendresse s'enchaînent sans laisser aucun répit à la quinqua. Le résultat est drôle et, surtout, permet de mettre en scène une anti-héroïne rare à la télévision : une femme, assumant sa sexualité, ses erreurs, et son image de mauvaise mère. Ultra-décomplexant.
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