Le pitch : suite à un pari, un prof de fac réac' pousse une étudiante en droit de banlieue à passer le concours d’éloquence. Une belle surprise du réalisateur Yvan Attal, avec une nouvelle venue qui irradie à l’écran: Camélia Jordana. On la connaissait chanteuse à la voix joliment cassée. Récemment, on l’a découverte bonne actrice dans Cherchez la femme, le film ultra-culotté de Sou Abadi dans lequel elle joue une étudiante de Sciences-po. Dans Le Brio, le meilleur film d’Yvan Attal, Camélia Jordana est de nouveau une étudiante banlieusarde, cette fois-ci à Assas où, sur l’injonction du directeur de la fac, un prof réac, Pierre Mazard, la forme pour passer le concours d’éloquence (une sorte de battle de mots entre futurs avocats). "Ha ha ha", rigole le vieux con, devant les premiers vains efforts de sa non-protégée, persuadé qu’elle va se planter en beauté. Mais face à la coriace Neïla (Camélia Jordana, donc), il va devoir remiser ses préjugés en beauté…
Dans ce film, il émane de Camélia Jordana un charme fou, un truc super moderne. A ses côtés, Daniel Auteuil, repêché une fois de plus de la mare aux ringards (où il tombe un film sur deux) est au sommet de son art, succulent de cynisme et de mauvaise foi. Le réalisateur Yvan Attal décrit la faculté d’Assas sans tomber dans la caricature, avec ses méga amphithéâtres, ses étudiants scotchés à leur ordi, dont certains prennent le parti de Neïla quand elle se fait humilier en public.
Après le succès du documentaire À voix haute, Le Brio s’inscrit dans la mouvance actuelle des films tels que Les Conquérantes de Petra Volpe et de 120 battements par minute, de Robin Campillo, qui démontrent que la prise de parole peut aider à déplacer des montagnes.
Le Brio, d’Yvan Attal, sortie le 22 novembre 2017.