Sônge : l’invitation au voyage r’n’b
Elle vient de Quimper mais dispose du même bagout qu’une Santigold, même si elle cite plutôt Björk ou CocoRosie en références. En résulte une électro urbaine et onirique concoctée avec des synthés comme des instruments traditionnels africains. Son background plutôt intello (après HEC, elle a suivi la section jazz du Conservatoire de musique de Paris) fait d’elle la valeur montante d’un r’n’b français et “lunaire“, selon ses propres termes. On ne va pas la contredire, Océane Belle alias Sônge a bien choisi son nom de scène et explore le territoire hip hop avec une émotion à fleur de peau. En live, c’est coloré et maîtrisé, ce qui lui a valu d’être déjà repérée cet été.
Sônge, Sônge, Parlophone/Warner.
Jacques : OVNI de l’électro française
Sa coiffure improbable (le crâne rasé au milieu) ne manque pas de faire son effet... Sonnez les matines, ce nouveau chantre d'une musique française totalement déjantée vient squatter, dans la catégorie “techno transversale“, un terrain jusqu'ici principalement occupé par Philippe Katerine. Avec des tubes barrés comme “Dans la radio“, Jacques revendique son amour du dancefloor, de la chanson traditionnelle et de la Nature avec un grand N. Son passif : une enfance à Strasbourg, un groupe de rock, les Rural Serial Killers, un collectif baptisé Point G puis la confection de ces morceaux qui ne ressemblent à rien d'autre… Bref, Jacques c'est cool et intriguant, et son live promet un show complètement fou.
Jacques, Tout est magnifique, Pains Surprises
Princess Nokia : la rappeuse de diamant
Elle ne s'en cache pas : ayant grandi dans un milieu défavorisé, Destiny Fresqueri a gagné ses premiers dollars en vendant du cannabis dans son quartier new-yorkais. Mais sans jamais perdre de vue son rêve : le hip hop. Depuis ses débuts, à 17 ans, elle s'est imposée sur la scène rap East Coast. Ses atouts : un franc-parler bien senti, un afro-féminisme ultra affirmé et un sens du show indéniable. Après une excellente réception critique et publique, son premier album 1992 (date de sa naissance) ressort ces jours-ci en édition augmentée. Pour ne rien gâcher, Princess Nokia a non seulement un nom de scène qu'on adore mais aussi un look assez génial qui lui vaut d'être, entre autres, la chouchoute d’Alexander Wang.
Princess Nokia, 1992 Deluxe, Rough Trade.
The Blaze : électronique et esthétique
Depuis la sortie de leur premier single, “Virile“, le duo hexagonal bénéficie d’un buzz assez monstre, confirmé par la sortie de l’EP Territory il y a quelques mois. Formé par deux cousins aux profils complémentaires, Jonathan (une école de cinéma à son actif) et Guillaume Alric (musicien accompli), The Blaze a trouvé une formule magique : une électro épurée et chiadée, au moins autant que leurs vidéos telles “Territory“, l’un des plus gros cartons français de l’année sur YouTube. Et sur scène, ça fait bouger et rêver en même temps.
The Blaze, Territory, Believe.
Rejjie Snow : rappeur d’un nouveau genre
Alex Anyaegbunam de son vrai nom, Rejjie Show est né à Dublin, où il a grandi dans un environnement très blanc et pas forcément ouvert d'esprit avant de s'envoler vers les cieux plus cléments de Londres dès sa majorité. Il y lance sa carrière de rappeur, qui le conduit à collaborer avec des pointures américaines comme Tyler The Creator, influence évidente. Ses références vont de Chet Baker à Nas, ce qui s'entend dans son rap parfois sombre mais jamais plombant, très loin des délires “biatchs“, calibré pour nos salons comme pour la scène grâce à un flow grave et des instrus rétro futuristes. À 21 ans, Rejjie Snow semble bien décidé à conquérir le monde - qui lui ouvre les bras.
Rejjie Snow, The Moon & You, Honeymoon.