En juillet dernier, lors de la semaine de la haute couture, Karl Lagerfeld faisait entrer la Tour Eiffel sous la nef du Grand Palais. Cette saison, Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent depuis trois saisons, a décidé de faire jouer au monument parisien le premier rôle de son défilé. Alors que l'événement était prévu à 20 heures, les invités ont tous reçu un carton stipulant qu'à 19h45, les portes du show seraient fermées. Mis à part Lenny Kravitz, arrivé à 20h03, les guests ont respecté la consigne à la lettre. Le chanteur assis, la Tour Eiffel s'est offert (avec un peu de retard) sa séance de scintillement quotidienne avant que le défilé ne commence. Une cinquantaine de passages sur lesquels Anthony Vaccarello a peaufiné l'identité rock, bohème et sexy de ses silhouettes (féminines et masculines) pour Saint Laurent. Et puis, après le passage d'une robe de mariée inattendue, alors que le public croyait le show terminé et attendait le final, la Tour Eiffel s'est remise à briller, jusqu'à accompagner les quarante autres looks que le créateur belge a imaginé pour le printemps-été 2018. Du noir, des plumes, des touches de fuchsia et de bleu (Majorelle, évidemment), des volants insensés... Anthony Vaccarello a mis au point une fin magistrale pour ce défilé événement. Une façon de saluer une dernière fois Pierre Bergé, l'ancien compagnon d'Yves Saint Laurent, décédé le 8 septembre dernier ? Sur leurs sièges, les invités ont tous trouvé un carton noir où étaient gravés ces mots : "C'est peut-être cela l'amour fou. L'amour de deux fous." Signé Pierre Bergé.
Anthony Vaccarello a présenté son troisième défilé pour Saint Laurent avec majesté. Le lieu ? Les fontaines du Trocadéro, à Paris, juste en-dessous de la Tour Eiffel.