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Les nouveaux "dreamboys" du cinéma américain

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Chacun dans son style, les acteurs Christopher Abbott et Ross Lynch ont marqué le festival de Deauville 2017. Johnny Depp et Brad Pitt, soyez rassurés : la relève est assurée. On l’a même rencontrée.

Christopher Abbott, 30 ans

D’un film à l’autre, on a bien failli ne pas le reconnaître. Autant Christopher Abbott est violent, sec et volubile dans le thriller Sweet Virginia, de Jamie M. Dagg, autant il est calme, massif et mutique dans Katie says goodbye, de Wayne Roberts. Deux rôles diamétralement opposés pour ce garçon natif du Connecticut qui ne s’était jamais imaginé faire du cinéma avant l’âge de vingt ans."Je voulais être paysagiste, en tout cas travailler au contact avec la nature. Et c’est le cinéma français qui m’a donné envie de jouer la comédie. "Beau travail", de Claire Denis ou "Au hasard Balthasar" de Robert Bresson sont parmi mes films préférés." Devant ce garçon poli, presque timide, on est un peu médusé : deux jours plus tôt, on l’avait vu, en tueur à gages, massacrer de sang froid trois hommes dans Sweet Virginia. Le lendemain, on assistait à son corps à corps torride avec l’actrice Olivia Cook dans Katie says goodbye. C’est peut-être ce film-là, dans lequel il joue un garagiste fraîchement sorti de prison, qu'on le préfère. Et sans doute l’acteur serait du même avis puisque l’histoire avec la jolie Olivia, dit-on, se poursuit encore aujourd’hui hors plateau. Grâce à ces deux films, Christopher Abbott, aperçu dans les séries Girls et The Sinner, devrait devenir l’un des acteurs les plus demandés de Hollywood. Lui-même n’en est pas sûr. "Vous savez, l’année prochaine, il y aura d’autres films et d’autres prix. On peut facilement retomber dans l’oubli."

Katie says goodbye, de Wayne Roberts,  sortie le 3 janvier 2018.


Ross Lynch, 21 ans

Chaque soir, en rentrant du tournage de My friend Dahmer, Ross s’adonnait au même rituel : "Je prenais une très longue douche pour me laver du personnage."On peut le comprendre. Car Jeff Dahmer a vraiment existé : il fut même l’un des serial killers les plus terribles que l’Amérique ait jamais connu. A partir de l’âge de dix-huit ans, et jusqu’à sa mort en prison en 1994, ce sont dix-sept jeunes hommes qu’il a assassinés, démembrés et en partie mangés. Heureusement, ce ne sont pas ces crimes que nous décrit le film, mais l’adolescence de Dahmer, aux prises avec une famille de névrosés, exploité par ses camarades de lycée, avant son premier passage à l’acte. Dahmer était plutôt beau garçon, lisse et froid. Et Ross Lynch, avec sa blondeur et ses traits parfaits, était l’acteur idéal pour incarner ce terrible personnage. Un vrai défi pour cette idole des ados, issu de l’écurie Disney, au même titre que Britney et Justin - premier rôle à l’âge de onze ans, premières chansons avec son groupe R5 à seize ans – et éduqué avec ses frères à domicile par un papa manager et une maman styliste. "J’ai été élevé pour être gentil, agréable aux autres. C’est une bonne éducation. Mais je commence seulement maintenant à apprendre à dire non. Et c’est encore quelque chose qui est difficile pour moi."  Ses jeunes fans seront sûrement déroutés de le découvrir dans la peau d’un personnage aussi morbide. Mais Ross est prêt à en perdre quelques uns en route : "Peut-être que d’autres gens m’apprécieront pour d’autres raisons. En tout cas, ce film a changé ma vie. Et je ne regretterai jamais de l’avoir fait."

My friend Dahmer, de Marc Meyers, sur E-Cinéma, sortie premier trimestre 2018.


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