L’Angleterre puritaine du début du 19ème siècle. Quelque part dans une province évidemment verdoyante et pluvieuse, Philip, un orphelin issu d’une famille noble, apprend la mort en Italie de son cousin et tuteur : Ambroise, qui venait de se marier avec une jeune femme appartenant à la bonne société transalpine : Rachel. Malheureux comme une pierre, Philip se rend sur place pour rencontrer l’héroïne et comprendre les raisons du décès de son bien aimé cousin. Il échoue mais tombe illico raide amoureux de la mystérieuse Italienne qui joue à la perfection les veuves éplorées…
La passion amoureuse qui rend fou et l’ambiguïté d’une femme qui cache très bien son jeu… En 1951, la romancière anglaise Daphné du Maurier déclinait ses thèmes favoris dans My Cousin Rachel, un de ses plus grands succès. Curieusement, le livre ne fut pas adapté par son plus grand fan, Alfred Hitchcock, qui a porté à l’écran trois de ses œuvres (La taverne de la Jamaïque, Rebecca et Les Oiseaux), mais par l’obscur Henry Koster, qui s’acquitta de la tâche en 1952 dans un film où dialoguaient Richard Burton et Olivia de Havilland. Plus d’un demi-siècle plus tard, Roger Michell remet le couvert. Même si le film d’aujourd’hui manque d’inspiration dans sa mise en scène, il remplit néanmoins sans problème son cahier des charges en instaurant une atmosphère 100% trouble et en entraînant le spectateur dans un récit perturbant où la manipulation, l’ambiguïté et la paranoïa règnent partout en maître. Mais l’atout majeur de la version 2017 porte un nom prédestiné, celui de Rachel Weisz. L’actrice s’en donne à cœur joie dans la peau de… Rachel et se déchaîne dans le registre de l’ambivalence et d’une séduction qui, comme il se doit, dissimule peut-être les instincts les plus destructeurs. Rien que pour admirer Rachel Weisz incarner Rachel, le détour par les salles de cinéma s’impose.
"My Cousin Rachel", de Roger Michell, avec Rachel Weisz, Sam Claflin, Holiday Grainger…Sorti le 26 juillet.