La plus sauvage : Bessa
A l’origine, Julie Bessa (photo ci-dessus) se destinait à être professeur de sport, même si elle écrivait des poèmes depuis l’adolescence et testait sa voix dans des cours de chant lyrique. Et puis sa vocation a été plus forte que tout : elle plaque Marseille et monte à Paris tenter sa chance. Ses influences ? Nina Simone, M.I.A, James Blake, Feist. Ses thèmes ? La nature et la solitude. En témoigne la pop francophone et déconstruite de son premier album, De l’homme à l’animal, qu’elle accompagne de son look tomboy, mèche au vent et de ses lectures assidues, d’Anouilh à Maupassant. Et lorsqu’elle ne chante pas, Bessa peint. Un peu sauvage mais pas trop, Bessa semble bien partie pour s’approprier la scène française.
Bessa, De l’homme à l’animal (Elektra), sortie le 9 juin
Le plus sexy : Cigarettes After Sex
C’est LA révélation rock de 2017, et avant tout l’histoire d’un buzz aussi impressionnant qu’inattendu. En 2015, Greg Gonzalez, le barbu taciturne qui œuvre aux manettes d’un groupe inconnu au bataillon nommé Cigarettes After Sex, poste sur YouTube le titre “Affection“… qui monte jusqu’à 23 millions de vues. Rebelote quelques mois plus tard pour “Nothing Can’t Hurt You Baby“ : 46 millions de vue. Un raz-de-marée auquel ne s’attendait pas Gonzalez, qui, après une jeunesse au Texas, est venu tenter sa chance à New York où il s’occupe notamment d’un cinéma indépendant… dont la cage d’escaliers lui sert aussi de studio d’enregistrement. Désormais assuré de l’amour de son public, Cigarettes After Sexa façonné un premier album d’une pop noire sous influence new wave, sensuelle et cinématographique. On adore.
Cigarettes After Sex, Cigarettes After Sex (Partisan Records/Pias), sortie le 9 juin.Les plus hype : Little Cub
Ils sont trois, se connaissent depuis l’enfance et tombent les filles comme des mouches : Duncan Tootill, Adrian Acolatse et Dominic Gore font partie du nouveau groupe de brit pop que Londres porte aux nues. Leur atout : une pop sous influence 80’s qui n’est pas sans rappeler les débuts de Metronomy. Fans de LCD Soundsystem, ils sont aussi du genre intello. Le chanteur, Dominic, est un passionné de poésie du 19e siècle et adore lire le dictionnaire de A à Z. Réputé pour passer des nuits blanches sur les paroles de ses chansons, il doit aussi ses insomnies à des soirées arrosées avec ses deux BFF de Little Cub. Ils vivent d’ailleurs tous à Peckham, quartier du sud londonien squatté par les artistes anglais. Se voulant porte-paroles d’une jeunesse affranchie, ils ont réussi leur coup : chacun de leurs concerts est un événement en Angleterre… La France ne devrait pas tarder à suivre.
Little Cub, Still Life (Domino)La plus excentrique : Lior Shoov
Elle a fait sensation au Printemps de Bourges en première partie de Camille – avec laquelle elle partage le même grain de folie artistique. Originaire de Tel Aviv, Lior Shoova un prénom qui signifie “lumière“ (plutôt seyant) et a appris plusieurs instruments de musique, tout en se consacrant à sa grande passion : le cirque. Résultat, samusique polyglotte est inclassable, servie par une ribambelle d’instruments (du ukulélé au synthé), des objets qui n’ont rien à voir (des bouteilles et des sacs en plastique) et un tempérament de clown. Après des années de voyages et de performances live, Lior a enregistré un premier album aussi charmant qu’elle – avec le génial instrumentiste Gregory Gensse, décédé brutalement à l’âge de 30 ans, en 2016. Un deuil qui n’a pas atteint sa pop accrocheuse et poétique. Et ses concerts sont encore plus intenses…
Lior Shoov, Lior Shoov (Musique sauvage / Pias)Les plus festifs : Polo & Pan
Ils ont été élevés au son de la musique de Ravel ou de Debussy avant de devenir amis derrière les platines du Baron, à Paris. Pendant que la foule se pressait sur le dancefloor, Alexandre Grynszpan et Paul Armand-Delille s’amusaient à anticiper ses désirs et à la surprendre, parfois, au détour d’une fin de soirée. La trentaine entamée et le look parisien assumé, ils se sont ensuite lancés dans ce projet électro-pop ultra ludique, joliment nommé Polo & Pan– sans doute une référence à l’univers du dessin, animé ou pas. Leur but : faire danser, toujours ! Parce qu’ils adorent voyager, de la Chine à l’Amazonie, ils ont appelé leur premier album Caravelle. En effet, l’écouter nous téléporte illico presto sur une plage, cocktail à la main. Polo & Pan, nouveau fer de lance de la French Touch ?
Polo & Pan, Caravelle (Hamburger Records/ Ekler’O’Shock / Caroline)