Elle s’appelle Marie-Francine, ce qui n’est pas exactement un cadeau. Elle vient de fêter ses 50 ans, ce qui ne la met pas en joie… Mais il y a pire puisqu’elle doit surtout affronter une tempête de force 10 000 dans sa vie. Larguée par son mec (Denis Podalydès, épatant dans la peau du mâle hypocrite) qui lui préfère une fille 25 ans plus jeune, l’héroïne perd de surcroît son emploi du jour au lendemain et est contrainte de retourner habiter chez ses parents. Des bourgeois du 16ème arrondissement terriblement caricaturaux qui ne jurent que par la sainte trilogie de leur classe et de leur quartier : golf, bridge, messe. Condamnée à une cohabitation compliquée avec ses géniteurs et à une régression infantile, l’héroïne en lambeaux trouvera peut-être son salut en rencontrant un cuisinier qui travaille dans un restaurant du coin…
Valérie Lemercier, dans ses œuvres décapantes ! Dans son nouveau film des deux côtés de la caméra, l’actrice et réalisatrice, en grande forme, dépeint une héroïne quinqua qui, malgré les innombrables épreuves se bousculant au portillon de son existence, apprend à s’affranchir de toutes les entraves : son quotidien souffreteux, son ex époux minable, ses vieux parents engoncés dans les traditions, ses filles égoïstes jusqu’à la moelle… Quelque part entre comédie sociologique sans lourdeur et comédie romantique sans trémolos, Valérie Lemercier signe une comédie 100 % atypique où, comme à son habitude, elle se distingue par son humour grinçant, ses dialogues ciselés et son sens de l’absurde à peu près inimitable. Si le film s’abîme parfois dans les répétitions, Marie-Francine confirme néanmoins l’originalité précieuse de son auteure dans l’univers si souvent désolant et prévisible de la comédie hexagonale. Trois jours après l’extinction des feux côté Festival de Cannes, où l’humour est rarement à la fête, voici une occasion rêvée de s’amuser en excellente compagnie.
Marie-Francine, de Valérie Lemercier, avec Valérie Lemercier, Denis Podalydès, Patrick Timsit… Sorti le 31 mai.