LES PRE ET PROBIOTIQUES, C'EST QUOI ?
Les probiotiques sont un ensemble de bactéries
et de levures qu’on trouve dans le système
digestif et dont le nombre, la diversité et
l’équilibre influent sur le fonctionnement de
l’organisme. En tout, il y en a plus de 500
espèces, qui ont toutes des actions différentes. "On en parle surtout pour le renforcement
du système immunitaire, explique Frédérique
Chataigner, naturopathe, auteure de La Méthode Chataigner (Hachette Pratique). Ce qu’on dit moins, c’est qu’ils ont
beaucoup d’autres fonctions
: certains aident
à la digestion, d’autres au contraire peuvent
constiper et favoriser le stockage." Tout aussi
nombreux, les prébiotiques ont, eux, une fonction
plus simple
: ce sont des fibres qui nourrissent
les probiotiques. Et chacun d’eux en nourrit
des différents. Le tout est donc de savoir quels
probiotiques il faut nourrir pour mincir.
EST-CE QU'EN MANGER PEUT FAIRE MINCIR ?
"Il n’y a pas de miracle, assure Laurence Levy-Dutel,
endocrinologue nutritionniste. Rééquilibrer son
microbiote ne permet pas, en soi, de mincir." En
revanche, ce peut être un (très) bon coup de pouce. Une étude
de 2013 publiée à la US National Library of Medicine a ainsi
montré que le microbiote de personnes minces comptait 70 %
de bactéries en plus que celui des personnes en surpoids.
Une autre, publiée fin 2015 dans
Journal of Obesity,
a montré
que dans le cadre d’un régime alimentaire plus gras que
la normale, la consommation de probiotiques aidait à moins
grossir. "Les pré et probiotiques peuvent assurément avoir
une incidence sur le poids", confirme
Frédérique Chataigner. Sur le court terme,
ils facilitent la digestion et évitent le stockage.
Sur le long terme, consommés en cure tous
les trois mois, ils renforcent l’organisme et
le rendent moins perméable au gras, au sucre,
mais aussi aux microbes.
QUAND ET COMMENT FAIRE UN GUT DIET ?
"A
force, ces trente dernières années,
de tout aseptiser et de diaboliser
les microbes, la flore accuse, chez
beaucoup d’entre nous, des déficiences ou
des dérèglements", explique Laurence Levy-
Dutel. Pour faire le point, le mieux est de
prendre rendez-vous chez un naturopathe
ou un endocrinologue qui pourra interpréter
les symptômes. Malgré tout, l’affection
la plus courante (notamment quand on a
des ballonnements, qu’on est constipée, etc.) est la candidose, c’est-à-dire une "intoxication"à une
levure qui se nourrit principalement de sucres. "30 %
des femmes en France en souffrent, et la plupart ne le
savent même pas", affirme Frédérique Chataigner. Plus
on mange de sucre, plus on nourrit cette levure, qui,
en retour, donne des fringales et pousse à manger
plus de sucreries. Pour éviter de prendre des pré et
probiotiques susceptibles de nourrir cette levure, faire
gonfler le ventre et favoriser le stockage, l’idéal est de
"nettoyer" l’estomac avant de commencer une cure.
"Prenez de l’huile d’origan en gélules pendant 10 jours,
conseille Frédérique Chataigner. Si vous n’êtes pas fan
des compléments alimentaires, vous pouvez aussi vous
rabattre sur l’ail frais et le gingembre. Pendant 10 jours,
évitez les sucres en tout genre, l’alcool, les champignons,
les produits laitiers et les aliments contenant des levures.
Privilégiez les œufs, les légumes et légumineuses,
les noix et graines fraîches, les céréales complètes
(riz basmati, millet, quinoa, amaranthe, maïs...)
ou encore le fromage de chèvre et les yaourts nature.
Ensuite, vous pourrez travailler votre microbiote.»
COMMENT BOOSTER SON MICROBIOTE
"On n’est pas obligée de prendre des
compléments alimentaires, insiste Laurence
Levy-Dutel. Une alimentation équilibrée
contient des fibres (les prébiotiques) et des probiotiques
qui nourrissent le microbiote naturellement."
Consommer au minimum un aliment fermenté (riche
en probiotiques) par jour
: kéfir (boisson issue de la
fermentation du lait), choucroute (le chou, hein, pas le
plat avec les saucisses), miso... Pour un bon apport en
prébiotiques, consommez régulièrement des aliments
riches en fibres
: artichaut, asperge... Pour aller plus
loin et si ces aliments ne sont pas votre tasse de thé,
vous pouvez opter pour des compléments. "L’idéal est
de faire une cure associant pré et probiotiques à chaque
changement de saison, pendant 40 jours, pour soutenir
le système immunitaire et rendre les parois intestinales
plus épaisses", conseille Frédérique Chataigner. Ainsi,
lors de la digestion, les particules les plus larges de
l’alimentation, comme le gras, ne passeront plus.
QUELS PRE ET PROBIOTIQUES PRENDRE ?
Les meilleurs prébiotiques sont les FOS
ou fructo-oligosaccharides.
Parmi ceux-ci, l’inuline, qui présente en plus l’avantage de
procurer une sensation de satiété. Moment élégance
: elle
augmente le volume des selles et les régularise, prévient la diarrhée
et la constipation. Bref, si vous avez des problèmes intestinaux,
ça pourrait être votre nouvelle meilleure amie. On en trouve dans
les boutiques en ligne de compléments alimentaires pour sportifs
(Myprotein.com, Nu3.fr) sous forme de poudre, aromatisée ou non,
ou en sachets en pharmacies (chez PiLeJe, notamment). Elle a un
goût légèrement sucré qui peut remplacer le sucre dans les boissons
chaudes. On peut également consommer de la chicorée, qui en est
richement dotée. Côté probiotiques, on recommande de varier
les souches, mais le champion toutes catégories contre le poids, c’est
le L Gasseri (Lactobacillus Gasseri). Présent dans le lait maternel,
il est parfois surnommé le "probiotique du fitness", car il fait fondre
la graisse abdominale, favorise la perte de poids, régule le taux
de glucose dans le sang et la leptine, hormone de satiété, évitant
ainsi les fringales.