#1 Elaine Welteroth, la voix de la génération X
“Qui va faire tomber Donald Trump ? Teen Vogue !”, titrait en décembre dernier The Guardian. Et pour cause, le magazine pour adolescentes s'est illustré par un article coup de poing, intitulé “How Trump is gaslighting America”. La journaliste Lauren Duca y explique comment le Républicain est arrivé au pouvoir en utilisant une vieille méthode de manipulation : multiplier les mensonges pour semer le doute dans l'esprit de son interlocuteur. Par exemple, prétendre qu'il ne s'est pas moqué d'un journaliste handicapé, malgré l'existence d'une vidéo qui en témoigne. Si les médias ont été surpris par le parti-pris du titre, considéré (par ceux qui ne l'ont jamais ouvert) comme un “magazine de filles”, cet engagement politique n'a rien d'étonnant. Depuis son arrivée à la tête de la rédaction en mai, Elaine Welteroth, 29 ans, a mis l'accent sur les enquêtes de fond, la diversité des voix, et les interviews de jeunes femmes inspirantes. Et le bon journalisme sera plus que nécessaire dans l'Amérique de Trump.
#2 Bob Bland, la “nasty woman” autoproclamée
Envoyer un message fort à l'administration Trump au lendemain de l'investiture, c'est l'idée derrière la marche des femmes organisée le 21 janvier à Washington. Choquée par l'élection du millionnaire, la cheffe d'entreprise Bob Bland a eu l'idée d'initier cette manifestation sur Facebook avec la collaboration d'autres activistes. L'idée ? “Montrer que nous ne resterons pas silencieuses, que nous ferons entendre nos voix ensemble, et que nous empêcherons le recul de nos droits”, a expliqué la jeune femme. Avant d'être la co-organisatrice de cet événement d'incroyable envergure, elle avait déjà torpillé le Républicain à sa manière : en fabriquant une ligne de vêtements et accessoires estampillés Nasty Woman (vilaine femme), inspirée par l'insulte lancée par Trump à Hillary Clinton en plein débat. Un vrai signe d'empowerment, d'autant que les bénéfices sont allés au Planning familial. Clap, clap !
#3 Cecile Richards, la présidente du Planning familial
“Je suis bien décidé à couper les fonds du Planning familial”… La menace de Trump est d'autant plus perceptible qu'il a élu comme vice-président Mike Pence, farouche opposant de l'organisation. Mais sa présidente Cecile Richards n'a pas l'intention de se laisser intimider dans ce contexte hostile. Outre les interventions médiatiques, une campagne sera lancée en janvier pour alerter l'opinion. Rappeler le rôle capital du Planning familial en matière de prévention, de dépistage de maladies, ou de délivrance de contraception. Le message est d'ores et déjà passé puisque les dons affluent ces derniers mois… notamment au nom de Mike Pence. Un beau pied de nez !
Cecile Richards © Getty images
#4 Shishi Rose, la blogueuse militante
“Quand Trump a gagné, j'ai eu peur pour ma vie car il a basé l'intégralité de sa campagne sur le racisme. Mais j'ai foi dans le pouvoir de l'humanité, nous devons faire front ensemble”, expliquait Shishi Rose à Grazia UK. Loin d'être découragée en ces temps obscurs, l'activiste de 27 ans, membre du mouvement Black Lives Matter, a organisé des manifestations à Los Angeles et protesté devant la Trump Tower. Eduquer, descendre dans la rue, éveiller les consciences… Cette proche amie de Jennie Konner, productrice de Girls, ne manque pas une occasion de faire entendre sa voix. Forte de son expérience, elle livre même sur son blog les dix commandements de la parfaite militante. Ou comment s'engager efficacement.
#5 Mirriam Seddiq, la porte parole des musulmanes
Comparés à des terroristes et victimes d'attaques racistes (un nombre sans précédent depuis le 11 septembre)… Dans l'Amérique de Trump, les musulmans sont plus que jamais menacés. Un déferlement de haine qui a suscité un vent de mobilisation sans précédent au sein de cette communauté. Après avoir entendu le Républicain critiquer la mère d'un soldat musulman, mort lors de son service en Irak, l'avocate Mirriam Seddiq a décidé de passer à l'action. En août, elle a fondé la première association réunissant des Américaines musulmanes, un lieu bienveillant où elles peuvent partager leurs craintes et joindre leurs forces contre l'intolérance.
#6 Krista Suh et Jayna Zweiman, les tricoteuses engagées
Créer une grande vague rose sur Washington pour marquer les esprits… Voilà l'objectif de Kristah Suh, 29 ans, et Jayna Zweiman, 38 ans. Désireuses de contribuer à la grande marche du 21 janvier, les deux femmes se sont emparées de leurs aiguilles pour fabriquer des “pussy hats”, destinées aux manifestantes, et à leurs soutiens à travers le monde. Ces bonnets oreilles de chats tiennent leur nom d'une réplique tristement célèbre de Trump : en 2005, le futur président se vantait de pouvoir “attraper les femmes par le sexe” (“Grab them by the pussy”) parce qu'il était une star. A en croire le succès de ces chapeaux - plus de 30 000 auraient déjà été confectionnés – elles ont décidé de lui répondre en masse !