La première fois qu’elle a été agressée, Zaineb Abdulla avait huit ans : on lui a craché dessus. Depuis, elle sait qu’elle doit se protéger. Aujourd’hui elle a 24 ans, porte le hijab, pratique le Ju Jitsu brésilien et est vice présidente de l’organisation Deaf Planet Soul à Chicago. C’est à ce titre qu’elle enseigne aux femmes les techniques de base de l’autodéfense. Or, depuis l’élection de Donald Trump, dont il faut rappeler qu'il a dit souhaiter stopper toute immigration de musulmans sur le territoire américain, les crimes racistes augmentent en flèche : hommes et femmes, Noirs, musulmans, Latino, gays, les récits d’agressions pullulent sur Twitter. En quelques jours à peine, des femmes musulmanes se sont tournées vers elle pour savoir comment répondre spécifiquement à une nouvelle attaque en vogue : l’arrachage de foulard. "Dans cette nouvelle ère où l'on nous insulte et arrache nos voiles, le premier instinct de ma communauté a été la peur. Notre second instinct a été l'action", écrit-elle dans un billet.
Avec l’aide de Misho Ceko, un entraineur spécialisé dans les arts martiaux mixtes, elle qui pèse 47 kg et mesure 1,50 m a mis au point un ensemble de mouvements pour apprendre aux femmes à se défendre si un agresseur tente d’arracher leur voile. Elle a filmé la démonstration, et posté les vidéos sur Facebook en priant ses contacts de la partager largement.
Depuis, elle a donné à des jeunes femmes (en majorité musulmanes) un séminaire de deux heures spécialement dédié aux crimes racistes : autodéfense donc, mais aussi comment identifier et reporter une agression, ou comment réagir en tant que témoin. La vidéo est devenue virale. 3,5 millions de vues plus tard, les demandes du monde entier pour créer des séminaires similaires affluent. Car on le sait: la menace n’est pas qu’américaine. Une collecte de fond a été organisée pour qui souhaite soutenir le projet.