Son histoire abracadabrantesque fit de lui un super héros le 15 janvier 2009 alors que la ville New York était engourdie par le froid. Sully Sullenberger, un pilote de l’US Airways qui frôle l’âge de la retraite, prend son envol pour la énième fois. Tandis que l’homme, son avion et ses 155 passagers survolent la ville à basse altitude, des nuées d’oiseaux heurtent l’appareil et, phénomène rare, endommagent sévèrement ses deux moteurs. Aux manettes, l’Américain sent que les commandes de son avion ne répondent plus. Trop éloigné de son point de départ pour y retourner, il n’a que deux choix : s’écraser parmi les gratte-ciels ou tenter un amerrissage improbable sur le fleuve Hudson qui traverse la ville. Le dénouement, on le connait grâce aux images aperçues à la télévision et aux articles lus dans la presse : Sully Sullenberger opte pour la seconde possibilité et parvient à sauver tous les passagers. Une sorte de miracle qui le transforme en idole de la nation américaine. Un statut que cet homme modeste et timide ne goûte guère…
A 86 ans et inspiré comme à ses plus belles heures, le grand Clint Eastwood, dresse le portrait d’un homme devenu un héros malgré lui. Le réalisateur signe un faux film catastrophe où - on ne s’en plaint pas – il s’intéresse à la psychologie mal-en-point du personnage principal. Dans la peau de cet homme ordinaire confronté à des "circonstances" extraordinaires, un acteur aussi modeste, impassible et exigeant que son cinéaste : Tom Hanks, admirable dans la peau de cet homme timide et muré dans ses silences. Par le passé, l’acteur a déjà enchanté à de multiples reprises sous la direction (entre autres) de Jonathan Demme (Philadelphia), Robert Zemeckis (Forrest Gump) ou Steven Spielberg (Il faut sauver le soldat Ryan, Le pont des espions). Son rôle dirigé par Clint Eastwood égale ses plus belles performances d’hier. Embarquement immédiat recommandé !
Sully, de Clint Eastwood. Avec Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney… Sorti 30 novembre.