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"Nos 14 novembre" : le puissant livre d'Aurélie Silvestre qui a perdu son mari au Bataclan

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Alors qu'elle était enceinte de cinq mois, Aurélie Silvestre a dû affronter la mort de son compagnon Matthieu, fauché le 13 novembre au Bataclan. De ce drame, elle a tiré un ouvrage émouvant, un hommage poignant à l'homme de sa vie autant qu'un appel à la nécessité de s'aimer.

"Je vais continuer à vivre. Je ne sais pas encore comment m’y prendre mais j’y mettrai toute mon énergie. Je lui dois bien ça, je nous dois bien ça. Nous serons heureux." Exemple de résilience et d'optimisme, Aurélie Silvestre débute son ouvrage Nos 14 novembre sur un message d’espoir et de courage. Comme de nombreux Français, cette jeune femme de 35 ans a perdu son compagnon Matthieu, lors de l'attentat du Bataclan. Un brillant maître de conférences en géographie, avec lequel elle a partagé plus de dix ans de sa vie, et dont elle attendait un deuxième enfant, Thelma née le 16 mars dernier.

Avant d'être "une sale nuit" où "toute normalité a disparu", le 13 novembre est décrit comme une journée empreinte par la banalité du quotidien. Un instant partagé dans la salle de bains, un dernier dîner à trois, un "je t'aime, à demain"… Tous ces moments et ces gestes, elle se les remémore avec amour, comme un instantané de bonheur avant la tempête. "Ce soir, il est guilleret et je me moque un peu de son entrain. Il est content d’aller à un concert, même s’il ne connaît pas particulièrement les Eagles of Death Metal", écrit-t-elle. Il enfile un de ses foulards, lui envoie un texto au milieu de la soirée ("ça c'est du bon rock'n'roll"), quelques minutes avant de tomber sous les balles.

Parce qu'un étrange coup de fil lui indique que Matthieu est encore en vie, un mince espoir anime sa nuit cauchemardesque. Le couperet tombe le samedi à 22h, quand le nom de son compagnon apparaît sur la liste des personnes décédées. De la "dernière nuit de la vie d'avant" à la cérémonie d'adieu presqu'irréaliste, elle relate la tristesse, la douleur de l'arrachement, puis la cruauté du manque. Un processus de deuil ponctué par la résurgence des souvenirs, au détour d'une photo ou d'une odeur, qui est raconté avec autant de poésie que de pudeur.

Si Aurélie Silvestre remet parfois en cause son projet ("qui ma vie peut-elle bien intéresser ?"), son ouvrage apparaît comme une évidence. Un récit intime d'une grande puissance, prônant l'empathie et la solidarité, dans lequel on ne ressent jamais une once de colère. Plus qu'un témoignage, une ultime lettre adressée à Matthieu où l'émotion et la douceur transpirent à chaque ligne : "Je mesure la chance d’avoir été aimée par un homme comme lui et qu’il parte sans aucune ombre entre nous." L' "amour", un terme qui revient souvent quand elle évoque ses enfants Gary et Thelma, mais aussi une bouée de secours dans un monde qui perd la tête. Ou comment "aimer comme avant" devient l'ultime signe de victoire et de survie.

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