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Cannes 2016 : "Toni Erdmann", le premier film coup de cœur du Festival

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Des rires, des pleurs, un public qui applaudit pendant les scènes et quinze minutes d’ovation à la fin de la projection. Et si le film "Toni Erdmann"était en route pour la Palme d’or (ou au moins un prix d’interprétation) ?

Un drôle de bonhomme que ce Winfried, retraité bedonnant et grisonnant. Toujours prêt à sortir une perruque de son sac ou un dentier de sa poche. La plupart du temps grimé et déguisé pour sortir dans la rue ou recevoir de la visite. Les victimes de ses blagues de potache ? Tout le monde ! Le postier éberlué, ses amis résignés, sa mère consternée mais surtout sa fille, une working girl sans enfants ni états d’âme qui fait la grimace lorsqu’elle voit débarquer chez elle, pendant quelques jours, son vieux farceur de père. Prise dans les tourments d’une mission délicate que lui a confiée une grande entreprise internationale, Inès doit de surcroit gérer les interventions de plus en plus loufoques de son père, lequel se fait passer pour un certain Toni Erdmann auprès des collaborateurs de sa fille. Mais ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est qu’Inès, épuisée et à bout de nerfs, va entrer dans son jeu. Et le père et la fille vont former, malgré eux, un duo tendre et clownesque qui va révéler les absurdités de "l’externalisation" (procédé permettant de virer le plus de gens pour gagner plus d’argent). "On enchaine les taches et pendant ce temps-là, le temps passe." constate avec tristesse Toni/Winfried lorsqu’il accepte finalement de tomber la perruque. Inès comprend le message et va plus loin : elle tombe le vêtement, se met littéralement à nu, lors d’une scène irrésistible qui a fait se gondoler la Croisette.

Aux manettes de ce film si salutaire et audacieux : une jeune réalisatrice allemande, Maren Ade, visiblement toute éberluée de l’accueil du public cannois. Ses producteurs ont dû être suffisamment bluffés par son talent pour ne pas avoir osé lui dire "Allez, coupe quand même un peu, 2h40, c’est un peu long." Mais 2h40 d’émotions fortes et contradictoires, peut-on s’en plaindre ? Devant la caméra, outre l’acteur de théâtre Peter Simonischek, une inconnue magnifique, Sandra Hüller, capable de nous faire rire en ôtant sa robe puis de nous faire mal en se cognant le pied avant de chanter un tube de Whitney Houston mieux qu’un participant de The Voice. Pour le moment – mais on n’est qu’au début du Festival – le trophée de la meilleure actrice lui fait honteusement du pied.


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