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Au Japon, le mouvement #KuToo veut libérer les femmes des talons hauts et du sexisme

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Depuis le début de l’année 2019, le mouvement #KuToo prend de l’ampleur au Japon. Son objectif ? Libérer les femmes japonaises de l’obligation de porter des talons hauts au bureau. Une cause féministe qui fait écho dans le monde entier.

#KuToo, c’est le hashtag japonais créé sur le même modèle que #MeToo. Composé de "Ku" pour kutsu (qui signifie chaussures) et kutsuu (qui signifie douleur), ce mot-dièse accompagne un mouvement féministe au Japon qui veut en finir avec l’injonction sexiste de porter des talons hauts sur son lieu de travail. Tout a commencé en janvier 2019, #KuToo apparaît pour la première fois lorsque Yumi Ishikawa, actrice et mannequin japonaise, s’indigne contre les patrons qui imposent aux salariées le port des talons hauts dans un tweet . "J’aimerais me débarrasser un jour de la coutume selon laquelle les femmes doivent porter des talons et des escarpins au travail. Quand j’étais hôtesse pendant un mois à temps partiel, je ne pouvais plus utiliser mes pieds à force de porter des talons hauts et j’ai arrêté ce travail", explique-t-elle. Le post devient viral avec plus de 68 000 retweets. Et des milliers de Twittas reprennent le hashtag pour partager leur expérience amère.

Le mois suivant, Yumi Ishikawa affirme son engagement en lançant une pétition signée par plus de 30 000 personnes, pour que des mesures concrètes soient mises en place par le ministère de la Santé japonais afin de changer cette situation dangereuse. Car, en plus d’être une discrimination sexiste, le port de talons hauts au quotidien peut créer des blessures au niveau des chevilles, du talon et de la plante de pieds. Des douleurs qui peuvent remonter jusqu’aux articulations des jambes et sur la colonne vertébrale.

Lundi 3 juin 2019, l’actrice a présenté cette pétition au gouvernement. Problème, ce règlement est tacite et perdure à cause de la pression des responsables hiérarchiques et à une mentalité ancrée dans la culture nippone. Pour Takumi, Nemoto, le ministre du Travail il n’y a donc pas lieu d’établir une loi. Celui-ci est même allé jusqu’à dire que l'obligation de porter des talons ne pouvait être assimilée à du harcèlement s'ils sont nécessaires dans le cadre professionnel. Toutefois, il a précisé que contraindre une femme à porter des talons alors qu'elle est blessée peut, en effet, être considéré comme du harcèlement.​.. Face à cette réponse insatisfaisante, les internautes appellent Takumi Nemoto à porter des talons une journée entière pour mieux comprendre la souffrance des concernées.


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