
C’était la deuxième fois du quinquennat. A 15h ce mercredi 12 juin, Edouard Philippe s’est exprimé devant les députés à l’Assemblée Nationale. Un discours de politique générale qui tendait à annoncer les réformes à venir dans le pays selon un calendrier précis. Sept thèmes principaux étaient attendus, de la PMAà l’âge légal de partir à la retraite. Alors, que retenir ?
#1 La PMA
Le projet de loi sur la bioéthique, attendu depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron et repoussé à plusieurs reprises, et qui porte notamment sur l’ouverture de la PMAà toutes les femmes, devrait être présenté en Conseil des Ministres au mois de juillet. Son examen se fera fin septembre au Parlement, avant analyse du budget. "Je suis persuadé que nous pouvons atteindre une forme de débat serein, profond, sérieux, à la hauteur des exigences de notre pays", a-t-il déclaré. Il était temps...
#2 L’environnement
Le Premier Ministre entend "inventer un modèle économique où la sobriété énergétique, les transports propres, la saine alimentation et le recyclage progressent beaucoup plus vite que le taux de croissance". Dans la foulée, il a donc annoncé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, avant la fin 2020, ainsi que la fermeture des centrales à charbon d’ici à 2022. Dorénavant, 1 million de familles sont également concernées par la prime à la conversion, tandis que le crédit d’impôt de transition énergétique sera transformé en "une aide plus massive, versée en faveur de ceux qui en ont le plus besoin".
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire et les déchets, un projet de loi de lutte passera devant l’Assemblée à la rentrée de septembre. Les produits en plastique jetables seront bientôt bannis dans l’administration.
Enfin, Edouard Philippe a annoncé qu’il voulait que le pays "produise mieux et mange mieux" et mettra en place un budget en faveur des agriculteurs.
#3 L’assurance chômage
Quatre objectifs pour cette problématique. La première ? Mettre fin au recours abusif aux contrats courts. Un principe de bonus/malus sera installé sur les cotisations d’assurance chômage des secteurs d’activités qui utilisent le plus ces contrats. Une mesure sera prise pour décourager les autres secteurs d’avoir recours aux CDD d’usage.
Ensuite, le Premier Ministre espère mettre fin aux allocations mensuelles du chômage supérieures à un salaire.
Puis, troisième objectif, il entend introduire une dégressivité de l’indemnisation du chômage pour les salariés les plus aisés, qui seront en mesure de trouver un emploi plus rapidement que d’autre.
Enfin, l’accompagnement des demandeurs d’emplois devrait être renforcé.
#4 Les taxes et impôts
La taxe d’habitation sur les résidences principales sera supprimée pour 80% des Français dès 2020. Pour les plus aisés, ce se fera sur trois ans.
Le taux d’imposition de la première tranche de l’impôt sur le revenu sera abaissé de trois points pour les classes moyennes, représentant ainsi un gain moyen de 350€ par foyer. Ceux de la tranche suivante bénéficieront d’un gain moyen de 180€. Ces baisses devraient êtres votées dans le cadre du projet de loi des finances de 2020.
#5 L’école
D’après l’allocution du Premier Ministre, l’école deviendra bientôt obligatoire dès l’âge de trois ans. Le nombre d’élèves par classe en CP et CE1 sera également limité à 24.
#6 La retraite
La future réforme des retraites maintiendra la possibilité d’un départ légal à 62 ans, et un "âge d’équilibre" sera fixé pour pouvoir bénéficier d’une pension plus élevée. Cette pension devrait inciter les salariés à travailler plus longtemps. L’idée ? Simplifier le système. "Notre système n’est ni simple, ni juste. Il pénalise les carrières courtes et hachées. Le nouveau système reposera sur un principe simple. Les règles seront les mêmes pour tous : un euro touché, un euro cotisé."
#7 La Loi Dépendance
Quid des personnes âgées ? Des mesures seront engagées pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et des "investissements" devraient être effectués dans les maisons de retraite dans le budget 2020 de la Sécu. Par ailleurs, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, proposera un projet de loi à la fin de l’année, pour définir une stratégie et programmer les moyens pour "prendre en charge la dépendance".