
Les inégalités se creusent entre les riches et les pauvres en Île-de-France. Tel est le constat établi par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU). L’organisme a publié le 3 juin 2019 une enquête intitulée "Gentrification et paupérisation au cœur de l'Île-de-France", dans laquelle on apprend que Paris s’enrichit, tandis que la région se paupérise. Le secteur de l’immobilier est le plus représentatif de cette situation. Paris et les villes à l’Ouest (dans les Hauts-de-Seine) ont gagné en richesse entre 2001 et 2005, alors que les communes situées dans le Nord Est de la région se sont appauvries, avec la Seine-Saint-Denis qui enregistre le niveau de pauvreté le plus élevé d’Île-de-France. En 2006, le taux de pauvreté s’élevait à 12,3%, contre 15,9% en 2015.
Une gentrification qui exclut les pauvres
L’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) remarque que les cadres sont de plus en plus nombreux à choisir les quartiers populaires parisiens pour s’installer, notamment dans le XVIIIème arrondissement, mais aussi dans les communes près de la capitale comme Saint-Ouen, Colombes, Malakoff, Les Lilas, Arcueil et Fontenay-sous-Bois... Une gentrification qui contribue à la hausse des prix de l’immobilier, entrainant ainsi l’exclusion des plus modestes déjà installés dans les quartiers. Pour Martin Omhovère, directeur du département habitat à l'IAU, "seuls le parc social et la loi SRU", qui impose aux villes des objectifs de construction de logements sociaux, "restent les garants de l'accueil des ménages modestes dans le centre".
L’appauvrissement des milieux modestes
L’étude de l’IAU montre que les secteurs modestes de l’Île-de-France s’appauvrissent et perdent leur pouvoir d’achat. C’est le cas notamment en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne : "dans 44 communes, où vivent 15 % des Franciliens, le revenu médian a baissé", précise Martin Omhovère. Mais des villes parviennent à renverser la tendance en construisant de nouveaux logements et en rénovant les anciens immeubles d’HLM grâce aux programmes menés par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine.