
Ce mardi 28 mai 2019 était organisée la journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Un évènement, créé en 2014, qui a pour but de briser le tabou autour des règles et de faire en sorte que toutes les femmes aient accès aux protections hygiéniques. Une utopie puisqu'en moyenne, une femme dépense 23 500 € au cours de sa vie pour son hygiène menstruelle. Mais le gouvernement semble (enfin) avoir pris le problème à bras le corps. À l’occasion d’une réunion sur le sujet, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a réuni plusieurs ministres, parlementaires et responsables associatifs pour évoquer la mise en place d’une stratégie de lutte contre la précarité menstruelle. Le gouvernement français a ainsi affirmé sa volonté de distribuer des protections hygiéniques gratuites dans les lieux collectifs le plus rapidement possible.
La sénatrice Patricia Schillinger, déjà à l’origine d’un projet d’amendement pour la distribution gratuite de protections hygiéniques pour les femmes en situation précaire dans les écoles, hôpitaux ou prisons, a été chargée d’une"mission sur l’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques". Dans les prochains mois, elle devra donc étudier"les objectifs et modalités" de la mise en place d’un tel dispositif dans plusieurs "lieux collectifs".
« Le sujet des règles est encore trop tabou aujourd’hui. Avec les ministres, parlementaires, entrepreneuses et industriels, nous souhaitons lever ce tabou et mettre en commun nos initiatives et nos actions pour améliorer la vie des femmes ! » #MHDay2019pic.twitter.com/YElK4FsJHX
— ???????? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) May 28, 2019
Autre objectif de cette réunion : améliorer l’information aux consommatrices concernant la composition des serviettes et tampons. En juillet 2018 déjà, un rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) avait conclu à la présence de substances chimiques "en très faible concentration" dans les protections intimes féminines. Un signal d’alarme confirmé en février 2019 par le magazine 60 millions de consommateurs qui avait alors alerté sur la présence de substances chimiques indésirables dans les tampons et serviettes. Pourtant, aujourd’hui encore, rien n’est concrètement mis en place, ni par les marques, ni par le gouvernement, pour faire figurer la composition des produits sur leurs emballages. "Les efforts doivent se poursuivre, en particulier sur les emballages et notices d'utilisation, et sur la sensibilisation au syndrome du choc toxique (SCT)", a rappelé le gouvernement dans un communiqué diffusé dans la foulée. Il a également indiqué qu’une enquête de la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) sur la sécurité et l'information des coupes menstruelles serait rendue publique avant la fin de l’année 2019. Mieux vaut tard que jamais.