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Qui est Ladj Ly, prix du jury à Cannes pour "Les Misérables" ?

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Avec son long-métrage "Les Misérables", Ladj Ly a remporté le prix du jury lors du 72e festival de Cannes. Zoom sur ce cinéaste, qui a réussi à amener un sujet plus que politique sur le tapis rouge cannois.

#1 La banlieue, terre de réalisation
Grâce à son long-métrage Les Misérables, Ladj Ly a été consacré en ce 72efestival de Cannes. Originaire du quartier Les Bosquets à Montfermeil (Seine Saint Denis), Ladj Ly a filmé sur un territoire qu'il connait : la banlieue parisienne. En 2016, à travers le documentaire télévisé devenu film A Voix Haute, il suivait des étudiants de Seine Saint Denis qui se lançaient dans le concours d’éloquence Eloquencia. Un an plus tard, il sortait Chroniques de Clichy-Montfermeil, coréalisé avec JR. Son prochain projet ? Un biopic sur Claude Dilain, ancien maire de Clichy-sous-Bois, décédé en 2013.

#2 C’est un cinéaste engagé
Avec Les Misérables, le cinéaste de 39 ans dénonce les violences policières subies par les jeunes vivants en banlieue. "Mon film est un cri d’alerte que j’adresse aux politiques", a-t-il confié à Libération. Il n’a pas peur de signer un cinéma aussi politique que ses propos. "Nous, à Montfermeil, ça fait vingt ans qu’on est des gilets jaunes. On découvre aujourd’hui la violence de la police, mais nous, cela fait vingt ans qu’on la subit", a-t-il martelé durant le tourbillon promotionnel suivant la projection de son film, à Cannes. Il en a d'ailleurs profité pour adresser un message à Emmanuel Macron, ayant espoir que son travail soit visible jusqu'au sommet de l'Etat : "Entendez-nous. Si le Président veut nous accueillir à l’Élysée, on est prêts à y aller."

#3 Les Misérables, du cop watching au long métrage
"Le seul ennemi en commun qu'il y a entre ces habitants [NDRL : des territoires stigmatisés en banlieue] et les policiers, c'est la misère. Je dédie ce film à tous les misérables de France et d'ailleurs". Projeté le mercredi 15 mai durant le festival cannois, Les Misérables est considéré comme "la claque" de l'événement. Adapté d’un court-métrage du même nom et nommé aux César en 2018, Ladj Ly s'est insipré pour ses deux oeuvres du copwatching qu'il a pu effectué des années auparavant, soit filmer la police commettant des violences sur les jeunes des quartiers, et les dénoncer. C'est sans doute pour cela que les critiques du prix du jury 2019 dépeignent ce film traitant des violences policières, comme réaliste et authentique.

#4 Il fait partie du collectif Kourtrajmé
On l’a vu durant la cérémonie de clôture, le cinéaste a remercié l’artiste JR, Mouloud Achour, ou encore le musicien Oxmo Puccino. Soit des membres du collectif Kourtrajmé (court-métrage en verlan), qu’il a confondé à l'âge de 16 ans, avec ses amis Kim Chapiron, Romain Gavras et Toumani Sangaré. Grâce à ce collectif, il réalise à ses 26 ans son premier documentaire, 365 jours à Clichy-Montfermeil, consacré aux révoltes de 2005 dans les banlieues françaises.

#5 Il dirige une école de cinéma
"Aujourd’hui c’est possible, on a part de rien, on n’a pas fait d’école de cinéma, ça fait 20 ans qu’on se bat, et maintenant on est en compét’ officielle", a-t-il dit avec fierté en recevant son prix, samedi 25 mai. N’ayant fait aucune école de cinéma, Ladj Ly a souhaité aider ceux comme lui, qui n'ont pas eu accès à quelconque formation cinématographique. En 2018, il monte l’Ecole Kourtrajmé aux Ateliers Médicis, toujours à Montfermeil. Une école gratuite permettant aux passionnés de cinéma de Montfermeil (et d’ailleurs), de pouvoir accéder à ce monde qui peut leur paraître inaccessible.


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