
200 adolescents partent en voyage scolaire. Leurs parents les embrassent pour leur dire au revoir et ils embarquent dans des bus pour quitter la ville. Et là, patatras ! Avec une bande-son inquiétante et une ambiance sombre, tout est mis en œuvre pour que le spectateur comprenne qu’une catastrophe se produit. A la manière du célèbre livre Sa Majesté des mouches de William Golding, les jeunes de cette bourgade américaine se retrouvent sans contrôle parental, dans une sorte de monde parallèle identique à l'endroit où ils vivent. Les adultes se sont tous évaporés dans la nature, et les lycéens vont très vite comprendre qu’ils sont en huis clos et que la nature les empêche de quitter ce lieu.
Si l’inquiétude laisse place à la fête, les choses vont vite se corser. A mi-chemin entre Lost et une série post-apocalyptique (à la façon de The Walking Dead ou The Rain), The Society n’arrive pas à la cheville de ses inspirations. La série se place comme une critique des Etats-Unis (contre ses armes à feu notamment) bas de gamme. Le scénario aborde d'emblée un angle surnaturel et laisse planer un mystère étrange : une odeur suspecte sentie avant la catastrophe et une éclipse imprévue. S’en suit alors une enquête – qui piétine - pour essayer de comprendre ce qui cloche, mais ce n’est pas tout. Si on exagère un peu, on dirait qu’il y a autant de morts dans The Society que dans Game of Thrones. En réalité, (attention mini spoiler) plusieurs personnages rendent leur dernier souffle durant les premiers épisodes. Un meurtrier se cacherait parmi les jeunes rescapés de cette ville, qui tentent de découvrir le coupable. Mais en plus de tous ces soucis, un autre problème de taille se profile également : la nourriture et l’électricité pourraient rapidement venir à manquer. Et les repas, jusqu’alors préparés par les parents, ne se cuisinent pas tout seuls (surprise !). Les adolescents tentent alors de dispatcher les corvées et les rôles de chacun pour construire une société démocratique et tenter de vivre en harmonie. Une tâche qui s’annonce ardue.
En têtes d'affiche de ce casting qui manque de diversité, on compte quelques têtes connues comme Rachel Keller (Legion) et Kristine Froseth (La Vérité sur l'affaire Harry Quebert). Mais la présence d’un acteur sourd dans l’un des rôles principaux, Sean Berdy, semble servir à cocher les cases de Netflix dans sa démarche d’être plus représentatif des minorités dans ses séries. Malgré tout, dans le rôle du psychopathe Campbell Eliot, Toby Wallace tire son épingle du jeu. Tout comme Kathryn Newton (Big Little Lies), dont le personnage Allie Pressman se révèle au fil des épisodes. Alors que le rythme fluctue au cours de cette première saison, The Society mets tout en œuvre pour rendre accro le spectateur, notamment à l’aide de cliffhangers en fin d’épisode et de passages nerveux filmés caméra à l’épaule. Dommage que le scénario parte dans tous les sens sans faire évoluer une trame en particulier. Reste à savoir s'il va réussir à résoudre les mystères qui planent dès le premier épisode, et ce sans décevoir. Ce dont on doute fortement…
The Society, actuellement su Netflix.