
Le 20 mai 2019, une équipe de recherche internationale a tiré la sonnette d’alarme. Dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, des scientifiques alertent sur l’élévation du niveau de la mer qui, à en croire leurs conclusions, pourrait être bien plus importante que prévue. Jusqu’ici, les experts, qui se basaient sur le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat paru en 2013, s’accordaient à dire que les océans n’attendraient pas plus de 98 centimètres supplémentaires d’ici 2100 si aucune réduction des émissions de gaz à effet de serre n’était entamée. Mais six ans après, la donne semble avoir changé, et les scientifiques pensent désormais que cette prévision est trop optimiste, l’accélération de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique pouvant, à terme, provoquer une élévation précipitée de la hausse du niveau de la mer. Ainsi, d’ici 2100, la hauteur des océans pourrait atteindre 62 à 238 centimètres, soit deux fois plus que ce que pronostiqué. Et si le climat se réchauffe de 5°C supplémentaire, cela pourrait s’avérer bien pire, les experts parlant même de l’une des pires éventualités pour la planète.
"La fonte de la calotte glaciaire serait probablement responsable de la montée du niveau de la mer de l'ordre de 7 à 178 cm pour 2100. Mais si vous ajoutez à cela une expansion thermique de la mer, vous basculez au-delà des deux mètres", explique Jonathan Bamber, chercheur à l'Université de Bristol et superviseur de l'étude. De nombreuses villes et endroits du monde pourraient se retrouver submergé.e.s bien plus vite que prévu et perdre, en superficie, l’équivalent de la Lybie, soit 1,79 million de kilomètres carrés. Une grande partie du Bengladesh pourrait ainsi disparaître sous les eaux, tout comme New York, Londres et Shanghai.
Malgré tout, les chances d’atteindre ce scénario catastrophe sont, selon les scientifiques, faibles mais les experts insistent tout de même sur le fait qu’il pourrait être évité, si et seulement si, d’importantes réductions d’émissions de CO2 interviennent dans les à années à venir. A bon entendeur.