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Festival de Cannes 2019 : 3 films en compétition que vous pouvez déjà voir au cinéma

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La compétition s’annonce dure et passionnante entre les films cette année à Cannes. Et pour se faire une idée de leur qualité, nul besoin d’aller affronter le célèbre bunker qu'est devenu le palais des festivals. Trois d’entre eux sont déjà en salles. Et pas des moindres.

1. Sybil, de Justine Triet
Il y a trois ans, le "couple" Justine Triet/Virginie Efira nous avait déjà emballés avec Victoria, l’histoire abracadabrante d’une avocate qui ne savait plus comment gérer sa vie professionnelle et amoureuse. Rebelote cette année avec Sybil, une comédie plus secouante encore où l’actrice incarne une psychanalyste qui, lasse d’accueillir sur son divan toute la misère du monde, décide de changer d’existence et de devenir romancière. Personne ne sait qui décrochera le prix de la meilleure actrice le samedi 25 mai à Cannes, mais une chose est sûre : voir la consécration de Virginie Efira n’aurait rien de scandaleux. Dans Sybil, l’actrice, plus inspirée encore qu’à son bel ordinaire, se déchaîne en incarnant une héroïne qui, malgré son métier d’origine et sa connaissance pointue des névroses petites et grandes, se retrouve fort démunie face à une jeune femme (Adèle Exarchopoulos) qui, à bien des égards, lui ressemble. Futé et dynamique, léger et profond, inventif et toujours surprenant, Sybil cumule les atouts, justifie les éloges et, pas accessoirement du tout, prouve que les forces les plus vives du cinéma français sont souvent féminines. Ce dont personne ne se plaindra, à l’exception de quelques indécrottables machos qui ne méritent que notre souverain mépris. O.D.B. Sortie le 24 mai 2019.

2. Douleur et gloire, de Pedro Almodovar
Et si c’était le meilleur film d’Antonio Banderas ? La dernière fois qu’on avait vu l’acteur espagnol au cinéma, dans le redoutable navet The music of silence en 2017, sa prestation était si médiocre qu’on est bien content que Pedro Almodovar ait repêché son chouchou par la peau du cou pour lui offrir un rôle en or. Celui de Salvador, un réalisateur à la santé et à la créativité vacillantes que des retrouvailles animées et très poudrées avec l’un de ses comédiens vont requinquer. Il donne de sa personne, Antonio, dans Douleur et Gloire. Et sa scène de galoches avec un homme à la barbe aussi blanche que la sienne est un moment réjouissant de ce film qui, selon Pedro, ne serait pas si autobiographique que ça. Même si l’appartement coloré où réside Salvador dans le film est l’exacte réplique de celui du réalisateur dans la vie. Même si le projet auquel s’attèle Salvador porte le nom de la maison de production de Pedro... ( on n'en aurait pas fini avec les "même si".) Un film testament donc, le dernier du réalisateur, que ce Douleur et Gloire à la fois mélancolique et drôle ? Non, Pedro en a réalisé un autre depuis. Mais ce film de la maturité, qui bénéficie aussi de la présence lumineuse de Penelope Cruz ( la maman de Salvador dans les flashbacks), est sans doute le plus personnel - parmi l’un des plus beaux avec La Fleur de mon secret. Et devrait trouver sa place lors de la cérémonie de clôture du festival de Cannes. On peut cependant imaginer qu’un public jeune puisse s’ennuyer à dos pesos de l’heure devant les tourments de ce sexagénaire au regard sans cesse tourné vers le passé.

3.The Dead Don't Die, de Jim Jarmusch
"Tout ça va mal finir", cet avertissent formulé de façon laconique par un jeune flic joué par Adam Driverà l’adresse de son collègue est tout autant destiné aux spectateurs. Question intérêt, cela va mal finir pour nous. Il commence pourtant sur des chapeaux de roue ce Dead Don't Die qui raconte la vaine résistance des habitants d’une petite ville de province face à l’invasion de zombies. On se projette: comment réagirait-on devant cette éventualité zombiesque ? Peut-être que l’on serait exactement comme l'impayable duo formé par Bill Murray et Adam Driver: fatalistes et placides.  A moins que l’on pousse des cries d’orfraie comme le personnage de flic joué par Chloe Sevigny, tellement épouvantée qu’elle préfère se livrer à sa grand-mère zombie ( 'J'arrive granny !") plutôt que d'être plus longtemps épouvantée. Mais il est plus probable que prenant les zombies pour de jeunes gens déguisés, on se fasse dévoré sur le champ telles les malheureuses tenancières d’un motel, premier lieu visité par les morts-vivants. Le film de Jarmusch ne manque pas d'humour et on comprend la parabole, ici soulignée par la présence d’un vagabond qui observe le massacre avec gourmandise: les zombies feraient payer aux vivants leur dérive consumériste et individualiste. Là où le bât blesse, c’est que la seconde moitié du film est une succession de découpages de têtes sans grand intérêt. Et le personnage joué par Tilda Swinton n’arrange pas les choses : en croque-mort samouraï récupéré par les extra-terrestres, elle est bien plus sinistre que les zombies.


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