
#1 "Love", de Gaspar Noé (2015)
Ce que l’on aime dans Love, c’est qu’il met en image une peur partagée par un grand nombre de personnes en couple : qu’un ex amour (ici, le souvenir de cet amour) vienne tout d’un coup semer la pagaille dans une vie bien rangée. Sélectionné au Festival de Cannes en 2015, le sulfureux Love a la particularité de contenir des scènes de sexe non simulées. Mention spéciale au plan à trois, version ultra-érotique de l’amour à plusieurs, loin des fantasmes de la pornosphère.
#2 "La vie d’Adèle : Chapitre 1 et 2", d’Abdellatif Kechiche (2013)
Certes, le film est critiquable à bien des égards. On l’a accusé d’être la parfaite illustration du "male gaze", ce regard d’homme hétérosexuel posé sur la sexualité entre femmes. Les actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos ont aussi dénoncé les conditions difficiles qui leur ont été imposées pendant le tournage. Mais au final, en plus d’avoir fait bouger les lignes de la représentation de la sexualité lesbienne au cinéma, La vie d’Adèle fait quand même clairement monter la température avec ses (très) longues et langoureuses scènes d’amour.
#3 "Ken Park", de Larry Clark (2002)
Pour qui a été adolescent.e dans les années 2000, Ken Park était LE film à regarder en cachette. Et quand on sait combien l’épreuve du eye-contact avec le responsable du Vidéo Futur de quartier est difficile (seul.es les vieilles personnes savent), on se dit que le regarder était presque un acte politique. Les scènes de sexe sont très explicites et très nombreuses. A tel point que le film a été interdit aux moins de 18 ans dans plusieurs pays et même complètement interdit en Australie.
#4 "Nymphomaniac", de Lars Von Trier (2013)
Difficile de passer à côté de Nymphomaniac, qui retrace le parcours sexuel d’une jeune femme qui s’est auto-diagnostiquée nymphomane. Si les scènes de sexe ne sont pas simulées, c’est parce que la production a fait appel à des acteur.ices porno qui ont servi de doublure pour les gros plans – le sujet avait fait débat au moment de la sortie du film. Le sexe y est cru, dérangeant, impatient et parfois violent, mais Nymphomaniac a, au final, plus à voir avec le cinéma expérimental qu’avec la pornographie.
#5 "Retour à Cold Mountain", d’Anthony Minghella (2003)
Ce n’est pas le film qui vient le plus spontanément à l’esprit quand on parle de sexeà l’écran. Mais, on assume, la scène d’amour entre Nicole Kidman et Jude Law au fin fond de la forêt et à la lumière du feu vaut son pesant de cacahuètes. Et nous laisse, encore aujourd’hui, un souvenir humide. Pardon, un souvenir ému.