
Adoptée l’an passé à l’Assemblée Nationale, la loi contre les "outrages sexiste" de Marlène Schiappa a entraîné 447 amendes depuis son entrée en vigueur, en août 2018.
"Vous étiez nombreux sur ces bancs à nous dire que ça ne marcherait jamais, que nous n’arriverions pas à caractériser l’outrage sexiste", a commenté la secrétaire d’Etat dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le 29 avril 2019. Mais ces chiffres montreraient selon elle que "(ce) dispositif est efficace, et il va monter en puissance".
En séance de nuit à l’Assemblée Nationale avec @NBelloubet pour répondre aux questions des députés sur les avancées de la loi contre les violences sexistes et sexuelles. pic.twitter.com/gpJonlSwM3
— ???????? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 29 avril 2019
Alors que la France est le premier pays au monde à pénaliser le harcèlement de rue, cette loi est visée par plusieurs critiques. Tout d’abord, en raison du risque qu'elle stigmatise en premier lieu des hommes racisées et/ou issus des classes populaires. En septembre 2017, dans une tribune publiée dans Libération, une quinzaine de militant.e.s avaient évoqué leurs craintes. "En insérant la catégorie ‘harcèlement de rue’ dans le domaine pénal, la rue devient la cible des politiques publiques. Du même coup, elle vise les populations qui l’occupent, lesquelles appartiennent souvent aux fractions paupérisées et racisées", pouvait-on y lire.
Des militante pointent un autre problème. A savoir, la définition de "l’outrage sexiste" en question. Dans un tweet, Valerie Rey Robert, autrice du récent ouvrageLa Culture du Viol à la Françaiseet voix influente du féminisme contemporain, écrit ainsi : "Avant de se réjouir qu’il y ait eu 400 condamnations pour outrage sexiste, interrogeons-nous sur celles qui étaient à la base des agressions sexuelles (et qui ont donc été déqualifiées)". Une question légitime, à laquelle la secrétaire d'Etat n'a pour l'instant pas réagi.
Avant de se réjouir qu'il y ait eu 400 condamnations pour outrage sexiste, interrogeons-nous sur celles qui étaient à la base des agressions sexuelles (et qui ont donc été déqualifiées)
— Valerie Rey-Robert (@valerieCG) 30 avril 2019