Playboy poursuit sa métamorphose. Après avoir abandonné les photos de femmes dénudées, le magazine américain consacre dans son nouveau numéro un article consacré aux "renégats" de 2016. Des hommes et des femmes qui "vont changer votre façon de voir les affaires, la musique, le porno, la comédie, les jeux vidéo et plus" et "risquent tout, même leurs vies, pour leur passion".
Parmi ces figures inspirantes, Noor Tagouri, une journaliste travaillant pour le site Newsy, qui est la première femme voiléeà apparaître dans le magazine. "Je m'habille peut-être différemment - je porte un voile et ne quitte jamais mon sweat - mais le fait que je sois une storyteller, une conférencière, un entrepreneur, et toujours moi-même, a permis d'ouvrir des portes à des centaines de gens", déclare la jeune femme de 22 ans dans l'interview. Un entretien dans lequel elle aborde autant les préjugés auxquels elle a été confrontée que la difficulté à dépasser le plafond de verre.
Si certains ont salué l'apparition de la reporter, d'autres ont déploré qu'elle s'associe avec un magazine ayant fait de l'objectification de la femme sa spécialité. "Playboy a activement oeuvré contre la libération des femmes et le mouvement féministe aux Etats-Unis parce qu'il proposait une alternative à ce que racontait le média", affirme Nishaat Ismail sur le site de The Independant, tout en qualifiant d'inacceptable"le torrent de haine qu'elle a reçu sur les réseaux sociaux". La version américaine de Slate, au contraire, défend la jeune femme : "accuser 'Playboy' de contrôler les vies des femmes tout en débattant sur le droit d'une musulmane à partager son histoire est très hypocrite".