Le constat est révoltant. Selon une étude publiée par le centre de recherches CNRS, la discrimination à la location d’appartements persiste en France. "Les populations d’origines supposées maghrébine et africaine ont 26 % de chances de moins que la moyenne de visiter un logement à louer", révèle le rapport. Pour obtenir ce résultat, quatre chercheurs ont mesuré les écarts de taux de réussite entre des candidatures fictives. Ils ont créé plusieurs profils de candidats voulant louer un logement : l’un était "neutre" et s’appelait Sébastien Petit, le deuxième Kevin Durand et précisait qu’il était âgé de 25 ans, et quatre autres profils portaient des noms d'origine maghrébine ou africaine. Les chercheurs ont ensuite répondu à 5000 annonces publiées sur des sites de location de biens comme Le Bon Coin, Se Loger ou encore Logic Immo. Résultat : tous les profils d’origine étrangère ont reçu 10,1 % de réponses positives, contre 14 % de réponses favorables pour les profils dits neutres.
Comme le rapporte Le Monde, l’étude indique également les villes françaises les plus discriminantes. Alors que Nice, Paris, Poitiers, Rouen, Bordeaux font plutôt figure de bons élèves, Perpignan, Limoges, Valenciennes, Avignon ou Nancy sont très discriminantes. "Malgré ces taux élevés, très peu de personnes se plaindront et saisiront la justice, 80 % d’entre elles estimant que ça ne sert à rien", déplore Sarah Benichou, cheffe du département Promotion de l’égalité de l’accès aux droits auprès du Défenseur des droits. Qui poursuit : "Nous comptons bien saisir l’occasion de la nouvelle loi logement pour aborder les moyens de réduire cette injustice."