C’est important, un titre de film. Jeune Femme, par sa simplicité, sa façon d’aller droit au but, nous avait toute de suite interpellé. Dès la première scène du film, on se la prend en pleine figure, Paula ( géniale Laetitia Dosch), comme elle-même se prend la porte que son mec lui claque au nez. Paumée, incohérente, excessive, elle agace d'abord par sa façon de mordre les mains tendues (des amis qui l’hébergent, un médecin compatissant). Et l’on est à deux doigts de comprendre sa mère (la trop rare Nathalie Richard) qui refuse à son tour de l’aider. Paula se retrouve à la rue avec le chat de son mec.
Laetitia Dosch aka Paula dans le film "Jeune Femme" / Shellac
Mais notre empathie pour elle s’éveille tandis que le réalisatrice nous interroge : que sommes-nous capables de faire pour ceux qu’on aime lorsqu’ils vont mal ? Et qui nous supportera si, à notre tour, un jour, on lâche prise ? Pour Paula, des petits coups de pouces inattendus viendront de parfaits inconnus : un grand vigile, une petite fille qu’elle garde le soir, une femme qui la prend pour une autre dans le métro. Au fur et à mesure de ces rencontres, la jeune femme reprend des couleurs, sa peau s’éclaire, elle respire, et nous aussi. Issue de la Femis (l’école nationale supérieure des métiers de l'image et du son), la réalisatrice Léonor Serraille fait preuve avec ce premier film d’une liberté époustouflante, en totale connexion avec la société actuelle. Courrez sur les talons de cette irrésistible Jeune Femme.
Jeune Femme de Léonor Serraille, avec Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, et Nathalie Richard, sortie 1er novembre 2017
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