#1 Droit au but
La sincérité est souvent la meilleure technique pour calmer un individu horripilant. Et surtout pour apaiser son propre bouillonnement intérieur. Car être capable de dire, d’une voix très calme : "Pourriez-vous reculer, vous êtes en train de hurler tout près de mon visage ?"à un piéton hystérique que vous avez malencontreusement heurté, ou : "Pourquoi ressens-tu le besoin d’exprimer tout le temps ta haine sur Facebook ?"à un proche qui se prend pour un troll, ou encore : "Tu deviens un peu trop souvent agressive"à une copine qui vanne à la chaîne... est une façon de ramener l’autre à ses responsabilités. Soit il entendra le message, soit il ira bouder ailleurs. Et vous serez débarrassée.
#2 Effet miroir
Un ou une sans gêne vous scie les nerfs par son attitude insupportable ? Imitez son comportement. Par exemple un(e) collègue hurle trop souvent au téléphone dans l’open space quand vous essayez de vous concentrer ? Dépêchez-vous de faire pareil, pour lui montrer comme son attitude est pénible. Un(e) autre collègue vous parle comme à un chien ? Mettez-vous à aboyer aussi, même si ce n’est pas dans vos usages. Il est important de montrer à l’autre les effets de son comportement, car souvent, les gens ne se rendent pas compte qu’ils se conduisent de façon horripilante. Et si c’est fait sciemment, vous n’avez aucune raison de vous comporter mieux qu’eux.
#3 Sain dédain
Parfois, les gens nous rendent dingue simplement parce qu’ils se conduisent de façon irrationnelle. Mais pourquoi faudrait-il perdre son temps à essayer de leur répondre rationnellement ? Plus un interlocuteur est imprévisible, plus il devrait être simple de ne pas entrer dans son jeu et perdre de l’énergie à tenter d’argumenter avec lui. Alors prenez du recul et regardez-le avec l’œil d’un psy. Traitez-le comme un patient qu’il ne faut surtout pas "déclencher", et abondez dans son sens. Il vous a dit que 1 + 1 = 7 ? Acquiescez. Ça lui fera plaisir et il ira enquiquiner quelqu’un d’autre.
#4 Introspection
Parfois, aussi, on se monte le bourrichon seule au sujet de la malveillance supposée de quelqu’un d’autre. Et on se fait plein de films dans sa petite tête : elle fait son intéressante juste pour me rabaisser / il prend tout son temps à la caisse parce que je l’ai regardé de travers / elle me hait, etc. Mais depuis quand pouvez-vous lire dans l’esprit des autres ? Sont-ils vraiment si obsédés par vous que vous l’imaginez ? N’est-ce pas, au contraire, vous qui interprétez tout de travers parce que vous êtes justement un peu trop autocentrée ? Il est temps de faire un peu de ménage dans vos ruminations mentales. Vous verrez que beaucoup de gens vous rendront beaucoup moins dingue.
#5 No compétition
C’est un grand classique des gens agaçants : ils adorent la compétition et en mettre plein la vue avec leurs performances personnelles. Ils ont souvent aussi un petit regard hautain insupportable. Mais depuis le temps, vous devriez le savoir que ceux qui ont besoin d’écraser les autres se sentent en réalité minuscules à l’intérieur d’eux. Alors faites-vous une fleur et laissez-les gagner. Quand ils/elles vous disent qu’ils ont gagné un marathon ce weekend et vont partir à Goa à Noël, répondez : "Oh cool". En voyant que vous vous en fichez complètement, ils iront chercher une autre cible à agacer.
#6 Fausse naïveté
Les passifs agressifs n’ont pas leur pareil pour faire grimper dans les tours avec l’air de ne pas y toucher et un regard de martyr. Et ils sont souvent aussi insaisissables que pervers ("Moi, méchant ?"). Jouer la naïveté face à eux permet de ne pas tomber dans leur piège. Par exemple votre mère vous fait une énième remarque acide ? Montrez-vous sans défense : "Oh, je suis si désolée d’être en-dessous de tout." Le crotale de l’open space vous lance une pique avec le sourire ? Faites comme si vous n’aviez rien entendu. Il recommence ? Dites : "Pardon, je n’ai pas compris." Bref, ayez toujours l’air de planer et d’être encore plus passive qu’eux.
#7 Désactiver le bouton
Selon Ben Dattner, psychologue social US, passer ses journées de boulot avec une personne qui rend dingue peut ressembler au supplice de Sisyphe : pousser le même rocher en haut de la montagne avant qu’il ne retombe de l’autre côté et rebelote. Il recommande d’apprendre à gérer sa propre frustration, car "ces gens n’ont pas créé le bouton, ils appuient juste dessus", rappelle-t-il. Il suggère ainsi de se poser quelques questions pour comprendre pourquoi on devient dingue : cette personne nous rappelle-t-elle un nuisible du passé (vieille tante acariâtre, ex vache...), ou nous renvoie-t-elle une mauvaise image de nous ? Bref, analyser son agacement pour mieux le maîtriser.
#8 Évitement
Face à un individu insupportable, la meilleure stratégie de défense reste bien sûr l’évitement, la fuite, mais sans attirer l'attention : on peut par exemple ignorer les cris ou les remarques en laissant vagabonder son esprit, et quand c’est possible se faire porter pâle ou déléguer à quelqu’un de plus zen le face à face. Mais il faut aussi admettre que les gens horripilants sont inévitables. Et ne pas leur faire le cadeau de ruminer sur leur pouvoir de nuisance pendant des jours. Quand on les a repérés, on peut aussi anticiper la confrontation, en se construisant une armure mentale avant le face-à-face. Car vous êtes la seule à pouvoir contrôler le degrés de votre contrariété.
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