Selon une étude menée par l’Imperial College London et l’Organisation mondiale de la Santé, l’obésité infantile explose dans le monde. Pour réaliser ce rapport, 1000 chercheurs ont analysé le poids et la taille de près de 130 millions de personnes ayant entre 5 et 19 ans et ramené le résultat à l'échelle mondiale. Et le diagnostique est sans appel. En 2016, 124 millions d’enfants peuvent être considérés comme obèses, contre 11 millions en 1975 (soit une multiplication par 10). Même si cela concerne tous les pays du monde, c’est en Polynésie et en Micronésie que l’on constate les taux les plus élevés (25,4% chez les filles et 22,4% chez les garçons). Ces régions sont suivies de près par les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni. Les recherches démontrent que si la tendance actuelle se poursuit, d’ici 2022, le nombre d'enfants et d'adolescents obèses dans le monde sera supérieur à celui des enfants dont le poids est insuffisant. Un phénomène difficile à enrayer.
Un problème nutritionnel, mais pas que…
L’augmentation du taux d’obésité chez les enfants est liée en partie à notre mode de vie actuel. "On vit dans une société ou la nourriture est abondante, développe Tarik Issad, Directeur de recherche au CNRS dans le domaine du métabolisme et du diabète. Elle est riche en sucres et en graisses. En plus, la pratique d'activités physiques a diminué considérablement. Aujourd’hui, on passe trop de temps devant les écrans, une forme de sédentarité s’est installée". Et ce n’est pas l'unique raison de cette augmentation alarmante. Le phénomène d’obésité est aussi un problème économique : "Les prix des aliments sains sont plus élevés que ceux des produits gras et donc trop chers pour les familles défavorisées. Il faut faire en sorte que des aliments sains et nutritifs soient moins coûteux", recommande Tarik Issad. Pour lutter contre ce fléau, le chercheur conseille d’avoir une alimentation saine et équilibrée (sucre lent, fruits et légumes) et de pratiquer une activité sportive régulière. Mais pas seulement. "Il faut convaincre le gouvernement et les organisations de mettre en place davantage de programmes de préventions pour informer des dangers et des risques de maladies, comme le diabète ou l’insuffisance cardiaque", insiste le chercheur. De quoi endiguer ce problème.