Alors que la Fashion Week bat son plein à Milan, il semble que les photographes de street style commencent à en avoir assez du comportement de certaines blogueuses. D’après WWD, les streetstylers qui shootent le look des invités devant les défilés se sont réunis afin de dénoncer l’utilisation commerciale qui est faite de leurs photos, pourtant protégées par le copyright. Selon eux, "les influenceurs et les blogueurs utilisent régulièrement leurs images protégées par le droit d’auteur afin de promouvoir les marques qui les payent et leur prêtent des vêtements lors des défilés et autres événements de la Fashion Week."
En effet, pendant la semaine de la mode, la plupart des blogueuses et influenceuses collaborent avec les marques et sont parfois payées pour porter leurs vêtements. Celles-ci se font alors photographier lors des shows et s’empressent de retrouver les clichés sur Instagram, partagés par les photographes. Elles les repostent, mentionnent les marques pour les promouvoir, et oublient fréquemment de citer la personne qui se cache derrière la photo.
Ainsi, près de 40 photographes ont décidé de blacklister ces filles sur Instagram en remplaçant leur légende par le hashtag #NoFreePhotos. Déjà plus de trois millions d'adeptes ont pris part au mouvement sur le réseau social et n’hésiteront pas à introduire des actions en justice.
Respectez les photographes
Nous avons pu échanger avec l’un de ces professionnels de la photo (qui souhaite rester anonyme), fatigué que son travail ne soit pas considéré. "Il ne s’agit en aucun cas d’une déclaration de guerre. On souhaite simplement que notre travail soit respecté" confie-t-il. "On n’appelle pas au boycott, car les blogueuses et influenceuses ont besoin de nous et nous avons besoin d’elles. Le but n’est pas de gagner de l’argent. Nous leur demandons simplement de ne pas mentionner de marque lorsqu’elles postent nos photos sur Instagram."
Les blogueuses montent au créneau
Du côté des influenceurs et blogueurs, quelques uns ont tenu à régir. Si certains comprennent le ras-le-bol des photographes, d’autres se sont montrés moins indulgents. C’est notamment le cas de Bryanboy, qui dénonce le fait que beaucoup de filles ne sont pas payées par les marques pour porter leurs vêtements, mais acceptent de le faire pour être "bien vues". Sur son compte Instagram, il déclare ainsi : "Je comprends le besoin de compensation des photographes. Mais imaginez si chaque influenceur ou personne qui travaille dans la mode commençait à se plaindre parce que sa photo a été publiée dans un magazine ou sur un site web sans avoir reçu d’argent et sans autorisation." Pour les photographes, c’est probablement sur ce point que le jeune homme se méprend, car en acceptant de poser devant eux, "les blogueuses donnent implicitement leur accord pour que leur image soit utilisée."
D’autres influenceuses se sont, cependant, montrées plus compréhensives. L’instagrammeuse Shea Marie a ainsi insisté sur le fait qu’elle n’a jamais été payée pour porter les vêtements des marques. Elle en a également profité pour remercier le travail fourni par ces photographes "qui manquent parfois de se faire renverser par une voiture, qui attendent dans la pluie ou sous un soleil de plomb pendant des heures, des semaines, et ce jusqu’à la fin de la Fashion Week."
Des blogueuses et influenceuses de moins en moins appréciées ?
Il y a tout juste un an, les rédactrices de Vogue.com poussaient également un coup de gueule contre les blogueuses mode qui assistaient aux défilés, les qualifiant de "pathétiques". Les journalistes s’en prenaient ainsi aux tenues sponsorisées des influenceuses, mais également aux photographes et aux marques, "qui participent au chaos de la Fashion Week." Apparemment, les photographes ont changé de camp.
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