Madhumita Pandey, étudiante au département de criminologie à l’université Anglia Ruskin en Angleterre, a eu l'idée pour sa thèse de fin d'études d'étudier le comportement des violeurs dans son pays, l'Inde. La jeune femme de 22 ans s’est rendue dans le centre pénitencier de la ville de Tihar pour rencontrer ces agresseurs : "On les considère comme des monstres, on pense que des êtres humains ne pourraient pas faire de telles choses. Je me suis donc demandé: Qu'est-ce qui motive ces hommes?", a-t-elle expliqué au Washington Post.
Pendant trois ans, l’étudiante en a interrogé près d’une centaine. En allant à leur rencontre, la jeune femme a réalisé que dans la plupart des cas, ces actes étaient le fruit de leur éducation :"Quand vous leur parlez, vous comprenez que ce sont des hommes ordinaires. D’après Madhumita Pandey, la culture indienne très conservatrice et patriarcale, dans laquelle la plupart des femmes sont peu considérées, n'est pas étrangère à tous ces viols en série : "Les parents ne prononceront jamais des mots comme pénis, vagin, viol ou sexe. S'ils ne peuvent pas dépasser ça, comment voulez-vous qu'ils éduquent les jeunes garçons? Et les empêchent de commettre ce genre de crimes plus tard ?"
Les agressions sexuelles en Inde sont courantes. Selon un rapport de National Crime Records Bureau, une agence qui a pour but de faire établir les lois contre les criminels, près de 35 000 femmes ont déclaré avoir été violées en 2015.