"Moi qui n’aime pas parler de ma vie privée, j’ai une confession à vous faire. J’ai eu une courte liaison avec Michelle il y a quelques années." Avec Vincent Lindon, on ne sait jamais si c’est de l’art ou du cochon. Le 7 septembre au soir, au Festival de Deauville, le "tribute" rendu par l’acteur français à sa collègue américaine fut un bel exercice artistique. A la fois délicat et assez gonflé. Avec en conclusion, quelques détails un peu décevants sur cette liaison : c’était lors d’une remise de prix au Festival de Cannes en 2015. Sacré meilleur acteur pour La Loi du Marché, Vincent avait reçu, en larmes, son prix des mains de Michelle."On s’est embrassé quatre secondes. Et j’espère que cela durera plus longtemps ce soir." Entre le début et la fin de son hommage, l’acteur a égrené, outre la liste des films peu souvent intellos de l’actrice, ses faits d’armes recensés avec délice par les tabloïds : excès de vitesse ou de boisson, bastons, arrestations, tribunaux. Travaux d’intérêt généraux ? "Elle a préféré la prison avec des vrais barreaux plutôt que la prison dorée d’Hollywood" a précisé l’acteur. A la fin du discours, c’est vrai qu’on l’a regardé d’une autre façon, cette actrice mi-dominicaine mi-portoricaine, qui s’est frayée à coups de poing une place à part dans les films d’action hollywoodiens. Avatar, Fast & Furious, Girlfight, Machete… Michelle, c’est un peu l’équivalent féminin d’un Schwarzie ou d’un Stallone, les milliards de dollars en moins. Et la bisexualité en plus. "Au cinéma, j’ai souvent été en arrière-plan ou dans un groupe" s'est amusée l’actrice juste après avoir embrassé Vincent. A ce moment précis, on a compté : l’étreinte entre le gars cérébral et l’action girl a duré bien plus de quatre secondes.
Les compliments officiels d’un acteur à un autre acteur sont souvent un moment pénible : un cirage de pompes larmoyant et artificiel. Mais cette année, Vincent Lindon a fait exception à la règle. Sa déclaration à Michelle Rodriguez a été un moment fort du festival.