Le british qui monte : Declan McKenna
À 8 ans, il apprend tout seul à jouer de la guitare. A 16, il remporte le Emerging Talents du festival Glastonbury. A 17, il quitte l’école, signe un contrat avec un label et enchaîne les tubes. Aujourd’hui, à peine majeur, il s’impose comme le nouveau rockeur made in England. Une ascension irrésistible servie par un talent à écrire des vrais titres pop-rock, et une bouille encore enfantine. Évoquant le mode de vie digital desmillenials (sans critiquer, car il en fait aussi partie et assume) comme la corruption d’hommes politiques qui lui semblent beaucoup trop âgés, Declan n’a pas la langue dans sa poche. Résultat : son premier album est l’un des plus attendus de l’été et plaît autant aux jeunes filles de 15 ans qu’aux vieux amateurs de guitare.
Declan McKenna, What do you think about the car ? (Because)
Le rappeur intello : Disiz la Peste
Depuis son tube “J’pète les plombs“, au tout début des années 2000, Disiz la Peste a arpenté le territoire du rap sous influence cinématographique mais aussi du rock avec Dans le ventre du crocodile… qui avait un poil décontenancé son public. Dommage, lui au moins essayait d’aller voir ailleurs. Aujourd’hui, il opère un vrai retour aux sources avec Pacifique, où il a décidé avant tout de s’amuser. Il balance un rap tendance R’n’B, zouk, électro, parfois mélancolique quand il évoque le sort des réfugiés, mais surtout ultra festif, comme en témoignent deux productions signées avec Stromae. A 39 ans, Disiz semble s’être posé, plus apaisé : il reprend même Souchon ! Mais toujours inspiré, et c’est comme ça qu’on l’aime.
Disiz La Peste, Pacifique (Polydor)
Le poète folk : Oren Lavie
Chevelure ébouriffée, œil rêveur et voix grave à la Leonard Cohen : rien d’étonnant si ce quadra israélien fait battre tous les cœurs. Y compris celui de Vanessa Paradis, qui n’a pas su dire non lorsqu’il lui a proposé de chanter avec lui son tube “Did You Really So No ?“ - assorti d’un clip en noir et blanc réalisé par Oren Lavie lui-même. Car, en plus d’être musicien, compositeur et auteur de livres pour enfants, il est aussi réalisateur : en 2009, son clip “Her Morning Elegance“, 31 millions de vues sur YouTube au compteur, avait bénéficié d’une nomination aux Grammy Awards. Mais avant tout ça, il avait dû rouler sa bosse entre Tel Aviv, Londres et Berlin, se partageant entre mise en scène et musique. Avec son second album, le sensuel et romantique Bedroom Crimes, il a définitivement choisi son camp et ça lui va bien.
Oren Lavie, Bedroom Crimes (AL+SO/Sony)
Le loup solitaire du rock : Dan Auerbach
On a toujours été sensibles à l’œil bleu de chien battu de Dan Auerbach, éminente moitié des Black Keys et guitar hero allergique au show-biz. Mais aujourd’hui, après des tournées à n’en plus finir avec son groupe, un divorce houleux et une petite dépression arrosée de whisky, Auerbach s’est remarié et pète la forme. Il fête ça avec un album solo, son meilleur à ce jour : un cocktail de rock’n’rollà l’ancienne enregistré avec des pointures du blues américain à Nashville – son bercail depuis quelques années. Pas du genre à faire la fête dans les clubs hype de New York, Dan Auerbach réussit quand même à faire parler de lui dès qu’il bouge le petit doigt. Fortiche.
Dan Auerbach, Waiting On A Song (Nonesuch/ Warner)
Le dandy pop : Thomas Azier
Doté d’un visage de statue grecque à la beauté androgyne et d’une voix en or, Thomas Azier est né il y a 30 ans dans une petite ville néerlandaise. Très vite, il n’a qu’un seul but : échapper à l’ennui du quotidien en composant de la musique. A 19 ans, il part tenter sa chance à Berlin où on le remarque grâce à ses DJ sets en clubs. En 2014, son premier album Hylas, porté par les louanges de Woodkid, devient une référence dans le genre électro-pop classe et mélancolique. Il y a quelques saisons, Thomas est venu poser ses valises à Paris, histoire de cœur oblige. C’est donc en France qu’il a enregistré Rouge, nouvel album ultra tubesque et aussi chic que lui. Cocorico.
Thomas Azier, Rouge (Mercury/Universal)