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Les réseaux sociaux vont-ils nous rendre fous ?

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Vous réactualisez dix fois votre fil d’actualités en une heure, programmez vos sorties en fonction de leur potentiel “Like“, instagramez l’arrivée de vos bagages sur le tapis roulant de l’aéroport comme tout ce que vous mettez dans votre estomac. Oui, l’heure est grave, et les réseaux sociaux auront bientôt votre cerveau.

#1 Hypnotisées par le fil d’actualités

Passer en revue notre fil pendant 30 minutes ne suffit pas. Machinalement, on remonte au sommet pour tout recommencer. Une réactualisation sans fin qui nous aspire vers le néant. “À force de chercher en boucle la nouveauté, on tombe dans l’hypnotique, quitte à ressentir un vide extrême au final”, constate Michael Stora, psychanalyste et fondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines. Une spirale infernale qui nous absorberait 1h23 par jour selon le rapport annuel de l’agence We Are Social et Hootsuite. Soit l’équivalent de 21 jours par an. Aïe.

#2 Faire sa vie à travers l’écran

Quand vous avez demandé à votre bande d’attendre une heure avant la fermeture pour visiter Angkor car “la lumière serait meilleure pour votre photo Insta”, vos potes vous ont regardé avec pitié. “Voir le monde uniquement à travers notre objectif nous empêche de voir ce qu’il y a à côté. Ce surinvestissement du visuel est teinté d’agressivité : on veut réduire l’autre à une image”, constate Michael Stora.

Crédit : Getty 

#3 Mégalomanie ou dépendance affective ?

Serions-nous devenues mégalos pour penser que notre jus d’orange, nos jambes sur le transat et notre entrée au Macumba valaient le coup d’être partagés avec le monde entier ? Pour Michael Stora, cet “étalage de soi” révèle au contraire une vraie “fragilité existentielle”. “Si ce que l’on vit n’est pas partagé, cela n’existe pas. On veut remplir sa jauge d’estime personnelle avec des Likes, retweets et followers. Ceux qui postent sans cesse ne disent rien d’autre que “aimez moi”.” Comble de l’histoire : lesréseaux sociaux renforceraient le sentiment d’isolation et de solitude d’après une étude de l’American Journal of Preventive Medecine publiée en mars 2017.

#4 Mythomanes mais crédules

Autre pathologie du clic : la mythomanie, dont on saupoudre nos posts afin de prouver qu’on n’est pas un loser. Les vacances de la rupture avec votre Jules ? Une idylle sur fond de coucher de soleil sur Facebook. “On est dans le ‘montre moi ce que tu postes, je te dirai ce que tu n’es pas’”, analyse Michael Stora. Pour obtenir un fond de vérité, il faut passer l’image en négatif. “À l’exemple d’une mère qui publie plein de moments joyeux avec ses enfants… Parce qu’elle est en réalité très absente et qu’elle culpabilise.”

En revanche, vous êtes convaincue que l’été de Stéphanie est bien meilleur que le vôtre #timeofmylife #amazing #dolcevita. Selon une étude de l’université de Copenhague, 40% des utilisateurs Facebook envieraient leurs amis et auraient l'impression d'être moins heureux qu’eux. Des complexes dangereux pour notre santé mentale : d’après la récente étude #StatusOfMind de la Royal Society, les accros à Instagram seraient plus enclins à l’anxiété et la dépression. Et si vous profitiez de l’été pour débrancher ?



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