#1 Il rassure
Dans le média The Atlantic, qui consacrait récemment un article aux tatouages et leur évolution, la chercheuse Anne Velliquette, de l’Université d’Arkansas, affirme que nous vivons désormais"dans un monde plus fragmenté et plus chaotique que jamais", qui incite à rechercher tous les moyens d’exprimer son individualité. Le tatouage peut alors apporter le sentiment "d’ancrage, de permanence et de stabilité" qui fait défaut. Et dans un monde toujours plus en ébullition, ce dessin s’avère beaucoup moins éphémère que son dernier ex. Encore faut-il ne pas avoir bêtement tatoué son prénom...
#2 Il réconforte
En 2016, la québécoise Alexa Fontaine lance une campagne de crowdfunding pour financer son projet de tatouages destinés à recouvrir les cicatrices d’automutilation de son adolescence douloureuse, n’ayant pas les 1600 $ nécessaire : "À l’école, j’étais la fille aux cicatrices. Je l’entends encore dans mon dos et ça fait mal". Émotion du web, qui lui offre un nouveau départ et une nouvelle peau : "Ça change la dynamique que j’ai avec mon corps." Une étude atteste aussi que le tatouage améliore l’image de soi pendant des semaines. Excepté si vous avez opté pour un gros Bugs Bunny déploré 5 minutes après...
#3 Il offre un job
Les tatouages peuvent améliorer les chances d'être embauché, selon une étude de l'Association britannique de sociologie, qui a suivi 192 recruteurs pour évaluer l’image que renvoient les gens tatoués ou non. Conclusion : les recruteurs pensaient que les employés tatoués pourraient attirer une clientèle jeune et donner à l’entreprise une image cool. Bon, ça se passe en Angleterre, où est né le punk et où toutes les excentricités sont admises. Les tatouages y ont même augmenté de 173% en 10 ans. Mais pas sûr qu’en postulant pour travailler à un guichet de banque en France ça fasse le même effet à la R.H.
#4 Il engage
Se marier ? Pour quoi faire quand on peut partager mieux : un dessin assorti. Chacun une moitié de cœur, un demi papillon, le même zigouigoui cabalistique... Quand quelqu’un décide de s’encrer pour quelqu’un d’autre, on peut légitimement supposer qu’il l’a bien dans la peau. Ce n’est pas Johnny Depp et Angelina Jolie, qui ont fait effacer tous les dessins se référant à Amber Heard et Brad Pitt après leur rupture, qui diront le contraire... Un tatoueur professionnel raconte d’ailleurs qu’il en a tellement marre de recouvrir sur des vieux prénoms qu’à présent il grave seulement dessus : "Next". Belle idée, au cas où...
#5 Il commémore
Adèle a un "A" derrière l’oreille, pour Angelo, le prénom de son fils. Julia Roberts a les 3 prénoms de ses enfants et les initiales de son mari. David Beckham, un dessin de sa fille... Le tatouage sert souvent à marquer un évènement important, comme il était autrefois un rite de passage. Aude, 35 ans, directrice commerciale et surtout ex party girl devenue accro à l’alcool, s’est ainsi fait tatouer un mantra quand elle a décidé de sauver sa peau avec une vie plus saine : "know the difference" (connais la différence), un morceau de la devise des alcooliques anonymes : "Dès que je suis tentée par l’alcool, je le regarde et il renforce ma volonté,"assure-t-elle.
#6 Il requinque
Selon une étude publiée dans l'American Journal of Human Biology, le tatouage stimulerait lesystème immunitaire. 29 participants ont fourni un échantillon de salive avant et après obtention d’un tatouage. Conclusion : ceux qui avaient plusieurs tatouages avaient de meilleurs anticorps. Christopher Lynn, professeur d'anthropologie à l'Université de l'Alabama et co-responsable de l'étude, suggère qu’au fur et à mesure, le corps s'ajuste à l’adrénaline procurée par l’expérience du tatouage, et se renforce. Mais ce n’est pas une raison pour se recouvrir toute la peau et se demander si c’était une bonne idée ensuite...
#7 Il singularise
Si, comme pour Alexa Fontaine, le tatouage peut offrir une nouvelle vie, il facilite surtout la confiance en soi. Selon une étude de la Texas Tech University sur 2000 participantes, les filles avec plus de 4 tatouages étaient celles qui avaient le plus confiance en elles. Car ce geste est désormais considéré comme un embellisseur du corps, un outil pour se façonner enfin une identité unique et devenir un tableau ambulant, dans une mise en scène de soi chère à l’époque. Encore faut-il avoir choisi un dessin original plutôt que le dernier tatouage de Rihanna... et d’environ 3 millions de demoiselles sur cette planète.
#8 Il fait rire
Pour 55% de français (80% des 18-24 ans), le tatouage constitue un art, et 61% des tatoués se disent prêts à recommencer (Ifop). On voit même poindre une petite addiction... C’est le cas d’Emma et Paul, 37 et 42 ans qui, emballés par la tendance DIY, se sont directement acheté une machine à tatouer, et passent leurs samedis à encrer leurs potes. C’est ainsi que l’un s’est retrouvé avec une pizza bizarre sur le mollet, et qu’ils portent tous un "FTW" (pour fuck the world) sur l’avant bras. Soirées fous rires garantis. Mais gare aux règles d’hygiène... et aux remords au réveil."Pour l’instant, ça va," assure Emma. "On a même mis la machine sous clé pour un petit moment..."