#1 Souvenez-vous de vos stages
Dix ans vous séparent, et pourtant… Le stagiaire fait moins de fautes d’orthographe que vous et vous souffle des idées bluffantes avant d’entrer en réu. La vraie défaite serait de punir son intelligence en lui faisant touiller le sucre de votre café ou en l’étouffant sous les photocopies. Oui, comme votre propre maître de stage, qui vous avait laissée avec un ulcère à l’estomac… et sans aucun respect pour lui. Convaincue qu’écraser un subalterne n’a jamais donné une once de légitimité, on mise sur une attitude respectueuse et constructive. Et on se dit que le stagios pourrait bien devenir le nouveau startupper qui monte – “Dans la vie, on se rencontre toujours deux fois“, disait votre grand-mère…
#2 Dédramatisez la situation
Votre stagiaire est-il vraiment meilleur que vous ? Reportez-vous aux faits, selon la technique imparable de la liste sur deux colonnes. Oui, il met en forme en 45 minutes le PowerPoint qui vous bouffe votre soirée. Oui, il a 6700 abonnés Instagram de plus que vous (avec une bouée licorne, on peut tous le faire, hein…). Mais vous avez dix ans d’expérience pro, une décimale en rab’ sur votre fiche de paie et un savoir-être qu’on n’apprend pas dans les open-bars d’école de commerce. Attendez le prochain afterwork où il parlera au big boss de son plan cul Tinder, vous verrez que vous avez forcément des choses à lui apprendre #tropdinfos
#3 Servez-vous de lui
Il suffit de changer de perspective pour faire de ce caillou dans votre chaussure un talon de 12cm (mais en version confortable). Il y a de la place pour toutes les formes d’intelligence dans l’open-space, alors cessez de voir le stagiaire comme un rival, mais comme un cadeau tombé du ciel. Il parle un anglais sans comparaison avec votre accent de chèvre ? Dites-lui qu’il est responsable de tous les calls avec les US. Il est hyper créatif ? Faites-le bosser sur ce projet en friche qui ne vous inspire pas. Non, non, vous ne le faites pas “travailler à votre place“ : vous lui donnez des “challenges“ et lui faites “prendre le lead“ (toi aussi, parle comme Manu Macron).
@The Intern / Warner Bros
#4 Dites aux autres qu’il est génial
Planquer votre petit génie ou minimiser ses exploits pourrait être contre-productif. Mettez-vous au contraire à vanter ses exploits en public et invitez-le carrément aux réunions. Vous affirmez ainsi votre position de mentor qui assume son pouvoir. Mais glissez tout de même deux-trois petites critiques pour que le stagios ne prenne pas la grosse tête (“Tu as imprimé le dossier en couleur ? Préfère le noir et blanc, c’est plus écolo !“).
#5 Piquez-lui ses trucs de millenial
Sortez de votre vision verticale du travail : le top-down, c’est so 2010. Certes, l’expression “transmission inter-générationnelle“ vous donne l’impression d’être en pré-retraite, mais cette dynamique est bonne pour tout le monde (surtout pour vous). Votre stagiaire travaille depuis son iPhone ? Demandez-lui avec quelles applis il s’organise. Il réseaute à mort via Twitter et LinkedIn ? Inspirez-vous de sa timeline. Vous restez ainsi au sommet du game, pendant que vos collègues n’en finissent plus de ramer sur Google Agenda.
#6 Facilitez son envol
Le pire pour le stagiaire ? Vous voir s’approprier son travail en ne lui donnant aucun gage de reconnaissance. Comme vous, il entrera forcément dans la lumière un jour, alors autant faire partie de ceux qui l’ont aidé à briller. Votre stagiaire ne sait pas encore qu’il est exceptionnel ? Ça tombe bien : il trouvera dans votre regard la confiance qui lui manque. Soyez son tuteur, c’est-à-dire celle qui le fait grandir en le faisant profiter de ses conseils et de son réseau. Bon pour l’égo, d’autant qu’un jour, quand il sera Président de la République, vous pourrez vous vanter : “Je le connais bien, c’était mon stagiaire“.