Ras-le-bol des vignes, du vin, de ses proches, de tout… Jean, la trentaine, a abandonné il y a plusieurs années sa Bourgogne natale et sa famille de viticulteurs pour faire le tour du monde en solitaire, puis s’installer en Australie où il est tombé amoureux. Contraint de retourner auprès des siens pour revoir une dernière fois son père mourant, Jean retrouve sa sœur Juliette et son frère Jérémie. Ensemble, après le décès de leur paternel, le trio devra gérer l’exploitation viticole et surtout, tenter de dialoguer de nouveau. Pas exactement une mince affaire tant les malentendus et les frustrations se sont accumulés au fil du temps.
Dans Ce qui nous lie, Cédric Klapisch, le cinéaste qui enchaîne les triomphes - L’auberge espagnole, Les poupées russes, la série Dix pour cent, on en passe - délaisse la comédie et signe un drame familial intimiste. Par chance, il évite toujours les clichés, la sensiblerie et les pièges du psychologisme lourdingue. Autour de ce grand thème inusable qu’est la famille, le Français met en scène une fiction émouvante et confirme qu’il a définitivement le chic pour recruter des acteurs épatants. Au cœur de Ce qui nous lie, les trois comédiens principaux brillent sans jamais trop en faire. Pio Marmaï excelle dans la peau de Jean, ce jeune type secret, en proie à de violents états d’âme. Ana Girardot (Juliette) emballe dans son rôle de fille volontaire et sentimentalement en crise. Quant à François Civil, alias Jérémie, il épate en incarnant ce garçon mal dans sa peau, qui peine à s’affranchir de l’influence des redoutables parents de sa copine. Une triple prestation convaincante qui n’est pas pour rien dans la réussite de ce film à la fois délicat et puissant, comme un bon vin.
"Ce qui nous lie", de Cédric Klapisch, avec Pio Marmaï, Ana Girardot, François Civil… Sortie le 14 juin.