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Cannes 2017 : notre coup de cœur pour "Jeune Femme"

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Avec le Grand Prix du Jury pour "120 Battements par Minute", c’est la seconde réussite de ce palmarès : la Caméra d’Or pour "Jeune Femme", de Leonor Serraille. Film à la fois fracassant et subtil qui dresse un portrait d’une incroyable justesse d’une certaine jeunesse d’aujourd’hui.

C’est important, un titre de film. Jeune Femme, par sa simplicité, sa façon d’aller droit à l’essentiel, nous avait toute de suite interpellé. Et pas seulement nous, d’ailleurs, vue la longueur de la file d’attente, le jour de la première projection du film : "Y’a trop de monde, revenez demain !" nous a prévenu un vigile. Le lendemain, appâté par les rumeurs de la veille (ovation pour la réalisatrice Léonor Serraille), on a pu entrer de justesse, après une heure d’attente, laissant derrière nous deux cents personnes mortifiées…

Dès la première scène du film, on se la prend en pleine figure, Paula ( géniale Laetitia Dosch) comme elle-même se prend la porte que son mec lui claque au nez. Paumée, incohérente, excessive, la jeune femme agace de prime abord dans sa façon de mordre les mains tendues (des amis qui l’hébergent, un médecin compatissant). Et l’on est à deux doigts de comprendre sa mère (la trop rare Nathalie Richard) qui refuse à son tour de l’aider. Paula, avec le chat, se retrouve à la rue. 


Laetitia Dosch aka Paula dans le film "Jeune Femme" / Shellac

Et notre empathie pour elle s’éveille tandis que le réalisatrice nous interroge : que sommes-nous capables de faire pour ceux qu’on aime lorsqu’ils vont mal ? Et qui nous supportera si, à notre tour, un jour, on lâche prise ? Pour Paula, des petits coups de pouces inattendus viendront de parfaits inconnus : un grand vigile, une petite fille qu’elle garde le soir, une femme qui la prend pour une autre dans le métro. Au fur et à mesure de ces rencontres, la jeune femme reprend des couleurs, sa peau s’éclaire, elle respire, et nous aussi. Issue de la Femis (l’école nationale supérieure des métiers de l'image et du son), la réalisatrice Léonor Serraille fait preuve avec ce premier film d’une liberté époustouflante, en totale connexion avec la société dans laquelle elle vie. Rendez-vous donc, au mois de septembre, avec cette irrésistible Jeune Femme.

Jeune Femme de Léonor Serraille, avec Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, et Nathalie Richard, sortie prévue courant septembre 2017



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