Paris, début des années 90. Le sida fait des ravages depuis une décennie, notamment dans la communauté homosexuelle. Une bande de jeunes gens en colère, des filles comme des garçons, se regroupent au sein d’une association : "Act Up". Objectif : contraindre les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques à enfin prendre en compte les malades et multiplier les actions "choc" pour faire entendre leur voix. Dans ce groupe de militants, un garçon, Sean, une vingtaine d’années, séropositif, se démène particulièrement pour sa cause et son combat. Ce qui lui laisse néanmoins le temps de vivre une histoire d’amour avec Nathan, un jeune type qui vient de rejoindre "Act Up".
Evènement majeur au Festival de Cannes ! Dans 120 battements par minute, le premier film français présenté en compétition, Robin Campillo (Eastern Boys), met en scène avec une inspiration de chaque instant la vie de jeunes personnages qui ne renoncent à rien, en sachant pour nombre d’entre eux condamnés par la maladie (les traitements, à l’époque, n’en étaient qu’à leurs balbutiements). Au plus près de ses personnages bouleversants, Robin Campillo, qui fut lui-même militant "Act Up" dans les années 90, retranscrit avec une énergie sidérante les sentiments, désirs, peurs et contradictions qui agitent son groupe d’activistes. Sans jamais sombrer dans la démonstration et la sensiblerie, le cinéaste entraîne dans un film de 2 h 20 qui passe à la vitesse de l’éclair et révèle un jeune acteur plus que formidable : Nahuel Pérez Biscayart (Sean). Si Pedro Almodóvar et son jury ont des yeux, ce dont on ne doute pas, ce film-là devrait figurer en (très) bonne place au palmarès le week-end prochain.
"120 battements par minute", de Robin Campillo, avec Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel… Sortie le 23 août.