#1 Le relou qui vous drague
Vestige d’une époque où le machisme était tolérable, JP vous “gratifie“ de sobriquets et compliments ambigus extrêmement gênants. Jusqu’ici, l’humour a été votre bouclier. Vous seriez à deux doigts de le traiter de DSK en public dans l’ascenseur s’il n’était pas ce supérieur avec du pouvoir sur votre carrière. Soufflez, nous ne sommes plus au XXe siècle.
La bonne tactique :opérez un recadrage, sans juger ni faire de reproche. L’astuce : remettre en question le comportement et non la personne. “Il faut décrire les gestes et les paroles précis, dire le sentiment qu’on éprouve en utilisant ‘je’, puis demander ce qu’il compte faire pour stopper cela“, détaille la coach Valérie Moissonnier. Par exemple : “Quand vous me regardez de haut en bas en sifflant, ça me vexe et met en colère. Que comptez-vous faire pour changer ça ?“. “Ainsi, notre propos est indiscutable et on renvoie l’autre à ses responsabilités.“ Normalement, JP s’excusera de vous avoir gênée.
#2 Le rapace qui vous attaque frontalement
Gaspard se croit dans Game of Thrones : selon lui, il faut écraser les autres pour exister. En réunion, il lapide ouvertement votre travail. Au déjeuner, il glisse toujours deux ou trois petites phrases acides pour vous décrédibiliser. La guerre est déclarée ?
La bonne tactique : n’entrez pas sur le ring. “Vous n’êtes pas obligée d’adhérer à sa vision, explique Valérie Moissonnier. Souvent, ces personnes cherchent en réalité à provoquer leur manager plus que vous. Elles testent les limites.“ Dressez vos propres barrières. “Dites-lui que vous n’acceptez pas ce manque de respect, qu’il cherche quelqu’un d’autre pour se battre, avec un visage fermé.“ Si l’intéressé récidive, affichez le en réunion : “Je t’ai déjà dit de ce que je pensais de tes attaques, cesse immédiatement.“
#3 L’éternel ado qui se plaint tout le temps
Telle une ado accablée par ses problèmes existentiels, Caroline vient toujours chouiner au creux de votre épaule sur - au choix - le reproche injuste du boss, l’interdiction d’occuper le bureau près de la machine à café, la maladie de son chien… Vous l’écoutez, les yeux dans le vide, en pensant que la prochaine fois, vous prétexterez un appel ou un pipi urgent.
La bonne tactique : aidez-la à évoluer. “Si vous la fuyez, vous vous comportez aussi en enfant. Peut-être qu’elle n’a pas conscience qu’elle est pénible…“ Pour la décentrer et lui faire prendre conscience, expliquez-lui ce que ses jérémiades provoquent en vous. “Associer ses actions à votre ressentiment va l’impacter, sans la vexer. En lui demandant comment elle va changer les choses, elle comprend ce que vous attendez d’elle : du changement. “
#4 La traître qui retourne sa veste
Au début, vous aimiez bien Tiphaine. Toujours à proposer un apéro après le boulot, à réchauffer l’ambiance avec quelques blagues. Elle vous a même ajouté sur Facebook. Puis vous avez découvert le vrai visage du monstre le jour où elle a cafté les problèmes perso d’une collègue au boss pour récupérer un gros client. Ou quand elle a plaidé pour son augmentation plutôt que l’embauche de l’apprenti surendetté “qu’elle adore“. Depuis, vous rongez votre frein pour dire ses quatre vérités à ce Judas de l’open space.
La bonne tactique :Restez méfiante. “Tant que cela ne nous touche pas directement, on reste à distance, conseille la coach. Sinon, on va lui demander pourquoi elle a manigancé dans notre dos. Elle risque de jouer la fausse naïve qui pensait bien faire. On sait à quoi s’en tenir. Pas besoin de prévenir vos autres collègues : chacun sa propre expérience.“
#5 Le fayot qui réussit mieux que vous
Souriant, gentil, Benoît le fayot ne vous a rien fait. Mais vous ne le supportez pas quand il ramène des petits gâteaux à tous les chefs de service à son retour de vacances, ou quand il suggéré d’organiser la baby shower de la secrétaire. Le pire ? Ses vulgaires ficelles fonctionnent : il est placé sur les gros coups tandis que vous attendez sagement dans votre coin la reconnaissance divine.
La bonne tactique : faites votre propre introspection. “Si vous êtes jalouse, prenez en à vous-même et demandez-vous plutôt pourquoi ça vous dérange tant ?, suggère Valérie Moissonnier. Vous avez au contraire peut-être quelque chose à apprendre de lui.“