Alors que le gouvernement était opposé à cette mesure, la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud retourne sa veste. Elle a autorisé, le 30 mars, le commerce de cornes de rhinocéros, une espèce pourtant menacée. La raison ? Elle estime que l’interdiction ne ferait qu’alimenter le braconnage. Une décision appuyée par les éleveurs qui ont assuré que la vente officielle ralentirait le trafic, et qu’ils seraient en mesure de répondre à la demande asiatique très élevée en fournissant des cornes de rhinocéros toujours vivants. Ils peuvent la couper, une procédure qui serait indolore pour l’animal sous anesthésie pendant 15 minutes. Composée de kératine, comme les cheveux et les ongles humains, la corne repousse ensuite.
Interrogée par le site Le Parisien, l’association d’écologistes Robin des bois y voit une catastrophe qui ne fera qu’accélérer l’extinction de l’espèce, déjà passée de 1 millions de rhinocéros en 1800 à 29 500 aujourd’hui. "Derrière ces éleveurs, il y a de riches propriétaires terriens qui capitalisent sur l'extinction de l'espèce en espérant se faire énormément d'argent", a expliqué au Parisien Charlotte Nithart, la porte-parole de l’association. "Ce qui nous inquiète le plus est que la nouvelle législation autoriserait un étranger à acheter et à ramener chez lui deux cornes de rhinocéros à condition que ce soit pour son usage personnel. Mais comment s'assurer qu'il y aura une vraie traçabilité de ces cornes une fois vendues ?" Une loi qui, très loin de stopper le trafic comme le soutiennent les éleveurs, ne ferait en fait qu'alimenter cette pratique.