L'édition italienne de Marie Claire l'assure : ce projet de loi sur le congé menstruel est "un porte-étendard du progrès et de la durabilité sociale." Ce texte initié par quatre législateurs, toutes femmes, permettrait à la gent féminine de prendre jusqu’à trois jours de congés payés par mois en cas de règles douloureuses. Du jamais vu en Europe.
Mais, il y a un "mais" : s’il est salué par beaucoup de médias locaux, d’autres y voient un handicap supplémentaire pour les femmes dans un pays où elles peinent déjà à trouver leur place au sein de la vie active. L’Italie enregistre en effet un des taux les plus bas d’Europe de participation des femmes à la vie active. Seulement 61% des Italiennes travaillent contre 72% en moyenne en Europe. Cerise sur le gâteau : un rapport du bureau national des statistiques d’Italie (ISTAT) estime que 25% des femmes enceintes sont licenciées, parfois illégalement, pendant ou après leur grossesse.
Le magazine italien Donna Modernapointe ainsi le problème du doigt : "si les femmes recevaient des jours supplémentaires de congés payés, les employeurs pourraient être encore davantage enclin à embaucher des hommes." Cette loi pourrait, par ailleurs, renforcer le clivage homme/femme très présent dans le monde du travail.
Alors, bonne ou mauvaise idée ? Ce sera au Parlement italien de trancher et de rendre son verdict dans les prochains mois.