#1 Une réserve séduisante
Il suffit de zoner sur Twitter pour mesurer l’ambiance : tout le monde éructe et voue aux gémonies avant même de respirer (syndrome Donald Trump), dans une cacophonie abominable... Pendant ce temps, le timide tourne longuement ses phrases dans sa tête avant de prendre la parole. Modeste par essence (il sait qu’il va piquer un fard dès qu’il ouvrira le bec), il est le dernier à annoncer ses succès, et peut les minimiser si les compliments l’incommodent. Une modestie qui donne envie de le connaître. Alors ne vous forcez pas à parler, votre silence est la preuve d’une intelligence supérieure...
#2 Une écoute réconfortante?
Trop occupés à couper la parole pour donner leur avis, les extravertis connaissent mal leurs propres amis. À l’inverse, les timides ont une capacité d’écoute XXL et notent chaque détail. Selon une étude de l’Université de l’Illinois, ils identifient même mieux la tristesse et la peur sur le visage des autres, ce qui les rend très empathiques et en fait des amis, amants et collègues hors pair. Bref, vous êtes vite prise pour la psy de service, tant mieux, comme ça vous n’avez pas à l’ouvrir. Au bureau, cela vaut même de l’or : vous avez des dossiers sur tout le monde. Quel dommage que vous ne soyez pas une vipère...
#3 Une trouille providentielle
Sans les timides, la terre serait déserte depuis longtemps. Car les craintifs existent jusque dans le règne animal, où 20% des membres de chaque espèce sont programmés pour rester sur leurs gardes, garants de la survie : tandis que leurs congénères foncent vers le danger, ils se reproduisent dans la tanière... Les humains inquiets jouent aussi un rôle de gardien. Selon Daniel Nettle, psychologue évolutionniste, les timides finissent d’ailleurs moins souvent à l’hôpital. Alors arrêtez de vous forcer à être plus téméraire et écoutez toujours votre instinct : il sauve l’humanité.
#4 Une retenue féconde
Selon la psychologue Ellen Siegelman, les enfants prudents apprennent en observant plutôt qu'en agissant, ce qui en fait des élèves doués. Contrairement aux impulsifs, ils prennent le temps de digérer les informations, considérer chaque alternative, rester sur la tâche, et travaillent avec plus de précision. Et même si leur QI n’est pas plus élevé, ils savent plus de choses : selon une étude sur les connaissances d’étudiants américains, les timides maitrisaient mieux que les extravertis 19 sujets sur les 20 proposés. Il ne vous reste plus qu’à réclamer un Trivial Pursuit pour Noël...
#5 Une réserve productive?
La société contemporaine préfère la certitude au doute, et considère les expansifs comme plus compétents, selon les sondages. Grave erreur. Car à force de lutter pour s’adapter au monde, les timides sont des guerriers combatifs, capables de mieux faire face aux difficultés. Selon une étude publiée dans The Academy of Management Journal, les introvertis font même de meilleurs managers : ils sourient davantage et écoutent plus leurs équipes, valorisant mieux leurs idées. Heureusement, les DRH commencent à prendre ces notions en compte, alors n’ayez plus peur de briguer la prochaine promo...
#6 Une agitation brillante
Les timides ressemblent un peu aux bébés qui agitent leurs jambes dans leur siège relax : ils triturent leurs doigts sans répit, tapotent du pied sous la table comme s’ils venaient de s’injecter un triple café en intravaineuse... en raison d’une intense réflexion. Car les habitudes nerveuses sont liées à l’activité mentale, selon la science. "Lorsque nous traitons des pensées complexes, nous déchargeons une partie de la charge cognitive en mouvements pour libérer des ressources mentales," note Karen Pine, psychologue à l'Université d’Hertfordshire. Alors chérissez vos tics nerveux, ils boostent votre cerveau...
#7 Une inhibition riche
"Je suis horriblement timide dans la vie, et je hais parler de moi en interview," confesseKristen Stewart... Quand les éffarouchés se risquent dans la lumière, ils font souvent des étincelles car leur sensibilité leur confère une grande capacité d’introspection. Ils n’ont pas peur de sonder leur noirceur pour la transformer en matière féconde. "La timidité a été le fléau de toute ma vie", rageait Montesquieu, tandis que Jean-Jacques Rousseau se décrivait "naturellement timide et honteux." Alors laissez les autres plastronner sur Instagram et continuez à nourrir de grandes oeuvres à l’intérieur...
#8 Une solitude tranquille
Les gens qui ne savent pas être seuls sont souvent malheureux, prêts à rechercher la compagnie des pires pour éviter tout tête-à-tête avec eux-mêmes... Cela ne risque pas d’arriver aux timides, habitués à faire tapisserie et se raconter des romans dans leur tête. Au travail, ils ont moins besoin de faire valider tout ce qu’ils font par les autres, et cherchent moins à se faire aimer à n’importe quel prix dans la vie. Pour acquérir ce genre de force tranquille qu’on appelle l’autonomie, il faut parfois des années de psy. Alors ne changez rien, surtout.
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