L’Américaine Susan Fowler est ingénieure chez Stripe, société spécialisée dans le paiement par internet. Jusqu’en décembre 2016, elle travaillait encore chez Uber. Ce dimanche, elle a secoué la Silicon Valley : sur son blog, elle a décidé de raconter son année dans l'entreprise pour dénoncer le sexisme qui y fait rage.
I wrote something up this weekend about my year at Uber, and why I left: https://t.co/SyREtfLuZH
— Susan Fowler Rigetti (@susanthesquark) 19 février 2017
Dès son premier jour au sein de sa nouvelle équipe, Susan Fowler a reçu des messages déplacés de son manager. L’homme lui sous-entend qu’il cherche à avoir des relations sexuelles, éventuellement avec elle. Choquée, la jeune femme envoie des captures d’écran au service des ressources humaines pour dénoncer ce harcèlement. Mais rien ne sera fait. Pour toute réponse, la direction ferme les yeux sous pretexte qu’il s’agit là de la "première fois" que quelqu’un se plaint du comportement de ce manager. "La direction m'a dit qu'il avait “de très bonnes performances” et qu'elle n'était pas à l'aise à l'idée de le punir pour quelque chose qui n'était sûrement qu'une erreur innocente de sa part."
Susan Fowler est poussée à changer d'équipe de travail. L’ingénieure rencontre alors d’autres femmes de l’entreprise, passées par le même calvaire qu’elle. "J’ai été surprise d’apprendre qu’elles avaient vécu des histoires similaires à la mienne.[...] Il était devenu évident que les RH et la direction nous mentaient et qu'il allait recommencer."
D’après l’ancienne employée Uber, le jour de son départ, sur les 150 ingénieurs de son service, seulement 3%étaient des femmes contre 25%à son arrivée.
Loin d'être passé inaperçu, le témoignage de Susan Fowler a fait bondir Travis Kalanick, le CEO d’Uber. Sur Twitter, il écrit :
1/ What's described here is abhorrent & against everything we believe in. Anyone who behaves this way or thinks this is OK will be fired. https://t.co/6q29N7AL6E
— travis kalanick (@travisk) 20 février 2017
"Ce qui est décrit ici est abominable et va à l'encontre de tout ce à quoi nous croyons. Quiconque se comporte de cette manière ou pense que c'est OK sera renvoyé"
2/ I've instructed our CHRO Liane to conduct an urgent investigation. There can be absolutely no place for this kind of behavior at Uber.
— travis kalanick (@travisk) 20 février 2017
"J'ai demandé à notre responsable en chef des ressources humaines Liane [Hornsey] de mener une enquête urgente. Il n'y a absolument pas de place pour ce type de comportement chez Uber."
De son côté, Arianna Huffington, co-fondatrice du Huffington Post et membre du conseil d’administration d’Uber, a déclaré que le PDG lui a demandé de se pencher sur cette affaire et de mener une "enquête indépendante et approfondie dès maintenant"
Just talked w/ Travis & as a representative of Uber's Board I will work w/Liane to conduct a full independent investigation starting now 1/2
— Arianna Huffington (@ariannahuff) 20 février 2017
Retrouvez le témoignage complet de Susan Fowler ici.