Elle ne pleure ni ne crie, Jackie, la First Lady, lorsque quelques heures après l’assassinat de son mari, John F. Kennedy, les vautours se jettent sur son fauteuil de président. Mais elle bout intérieurement. Et ça, bouillir, elle le fait à merveille, Natalie Portman, dans ce biopic où elle est de toutes les scènes. Regard noir, voix vacillante, tirant sèchement sur sa cigarette. Ses épaules elles-mêmes expriment la colère. Actrice toujours juste mais généralement sans profondeur (voir Planétarium), Natalie Portman trouve ici le grand rôle de sa trentaine. Ses partenaires lui filent un sacré coup de main, en particulier Greta Gerwig avec qui elle partage la scène la plus émouvante du film (celle où Jackie fait ses adieux à sa secrétaire). Tout comme le réalisateur, le Chilien Pablo Larraín, excellent directeur d’acteurs, qui ose un montage anti-académique et joue même le suspense avec la fameuse scène de l’assassinat à Dallas. Montrera ou montrera pas (la cervelle de John sur le beau tailleur de Jackie) ? Surprise…
"Jackie", de Pablo Larraín, avec Natalie Portman...