Mounia, 26 ans : “Sois moins difficile avec les mecs”
“ Un soir, dans un bar, un mec m'a abordée. Il me plaisait moyennement, mais je l'ai embrassé dans l'ivresse du moment. Un geste que j'ai rapidement regretté : il a été collant et jaloux pendant toute la soirée. J'étais décidée à ne jamais le revoir, mais une copine m'a convaincue du contraire : 'Mais non, il était juste un peu bourré. Il ne faut pas te formaliser pour ça, c'est rien. Tu devrais lui laisser sa chance ! Tu ne vas rencontrer personne, si tu es aussi difficile'. Le genre de conseil que les célibataires de longue date entendent chaque jour. Dans le doute (Allais-je vraiment finir seule avec mes chats parce que je jugeais le moindre mec qui m'adressait la parole ?), j'ai accepté un second rendez-vous qui s'est avéré horrible. Il s'est montré hyper insistant et tactile, à tel point que j'ai trouvé une excuse pour abréger mon calvaire. J'ai réalisé ensuite que ce n'était pas la première fois que je tombais sur des gros lourds. A force de céder à la pression sociale, d'accepter des rencards juste pour combler le vide, j'étais devenue une serial-dateuse. Cela m'a servi de leçon : maintenant, j’écoute davantage ma petite voix.”
Laura, 28 ans : “Ne cherche pas à te faire des amis au travail”
“ Il y a quelques années, j'ai décroché un stage dans le service communication d'une boîte qui m'a toujours fait rêver. J'ai vite compris qu'il y avait des possibilités, à l'issue des six mois, de décrocher un CDD. Je me suis investie à fond, je n'ai pas compté mes heures, j'ai proposé des millions d'idées à ma cheffe pour montrer ma volonté. Si tout se passait bien au niveau professionnel, ma timidité m'a empêchée de vraiment me fondre dans l'équipe. J'ai zappé les déjeuners entre collègues, les apéros de fin de journée, les événements auxquels j'étais conviée… Contrairement à une autre stagiaire beaucoup plus extravertie. Quand j'en ai parlé à mon père, il m'a répondu : 'Concentre-toi sur ton boulot, tu n'es pas là-bas pour te faire des amis. Ça finira par payer.' Résultat ? Quand une opportunité s'est présentée, c'est elle qu'ils ont recontactée. Au fil de mes expériences, j'ai quand même réalisé un point (qu'on ne nous enseigne pas à la fac) : l'importance du savoir-être en entreprise. J'y voyais du copinage, de l'injustice, alors qu'il était naturel pour un manager de songer à l'équilibre d'une équipe. Ça m'a aussi obligée à repenser mon rapport aux autres.”
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Adélia, 28 ans : “Passe ton diplôme d'abord”
“Mon parcours professionnel n'a été qu'une suite de hasards, ou de décisions prises à la va-vite. Dans mon lycée, certains avaient déjà un plan de carrière tout tracé (par leurs parents). N'ayant pas eu la chance de faire de longues études, les miens étaient juste obsédés à l'idée que j'aie un 'vrai diplôme'. C'est comme ça que je me suis retrouvée en école de commerce, alors que j'avais plutôt un tempérament créatif. En fait, j'ai passé des années horribles, à m'ennuyer en cours et à bûcher sur des sujets qui ne m'intéressaient pas. Entre-temps, je me suis prise de passion pour la cuisine, en particulier la pâtisserie, qui est devenue un vrai exutoire. Au milieu de mon cursus, j'ai même songé à arrêter pour suivre une formation en alternance, mais ma mère m'en a dissuadée : 'Tu ne vas pas t'arrêter si près du but'. Il a fallu que je me retrouve à bosser comme community manager (officieusement à tenir le bureau des plaintes virtuelles), sous les ordres d'un petit chef, pour que je décide de changer de voie. Aujourd'hui, je passe un CAP cuisine en alternance, et, malgré les difficultés de la reconversion, je me sens enfin à ma place."
Milena, 24 ans : “Tu devrais faire plus attention à ce que tu manges”
“A mon entrée en prépa, j'ai trouvé refuge dans la nourriture pour supporter le stress (et parce que grignoter rend les sessions révisions beaucoup plus agréables). En quelques mois, j'ai pris six kilos, je me sentais lourde et plus aucun jean ne m'allait. Une fille, qui était en deuxième année, m'a alors suggéré de télécharger une application qui calcule les calories. J'ai trouvé que c'était une super idée et moins cher que d'aller chez la diététicienne, alors j'ai commencé à noter tout ce que j'ingérais. Au début, cela a très bien fonctionné, mais je suis vite devenue obsédée par la nourriture, ou déprimée si j'avais le malheur de 'fauter'. Ma vie sociale en a pâti : soit j'évitais les cauchemardesques sorties au restaurant, soit je sautais un repas pour compenser l'apport calorique d'une soirée alcoolisée. La fatigue, la frustration, les remarques de mes amis sur ma soudaine mauvaise humeur... J'ai quand même fini par supprimer l'application et changer de méthode : apprendre à différencier faim et compulsion, comprendre quand je mangeais sous le coup de l'émotion, etc. Les résultats sont moins flagrants, mais plus durables, j'en suis sûre.”