# Charité
Selon l’ouvrage L’argent heureux : la science de bien dépenser, offrir aux autres procure plus de joie qu’acheter pour soi. Ce qui veut dire qu’en flambant dans des nouvelles Jimmy Choo, mais seulement pour les filer à une pote, on atteindrait le nirvana. Heureusement, une étude de Psychological Science affirme que les gens sont également plus heureux en achetant des choses qui collent à leur personnalité. Donc les Jimmy Choo vont dans votre dressing, et puis c’est tout.
# Satisfactions
Martin Seligman promet qu’en écrivant chaque soir la liste des 3 choses sympas de sa journée (le chef a souri, 4 likes de plus sur Instagram…), on augmente son euphorie. Mais selon Charles Carver, le bonheur signale aussi au cerveau que le but est atteint, qu’il n’y a plus à lutter, et les gens béats ont des performances plus médiocres durant les challenges. Pour surmonter un obstacle ? Mieux vaut la colère. Bref, le bonheur rend chiffe molle…
# Pensées négatives
Il faut éradiquer ses pensées négatives nous tancent les gourous du youpi. Mais c’est comme demander de ne pas penser à un éléphant : à quoi pensez-vous maintenant ? Car tenter de supprimer une pensée l'accroît, et la recherche prouve que les gens en deuil niant leur douleur récupèrent plus lentement. On ne peut que laisser surgir ses émotions négatives et attendre qu’elles passent. Donc d’ici là, du sucre, une couette, et binge watching…
# Objectifs
Jonathan Freedman prétend que les gens qui se fixent des objectifs (se remettre au sport, apprendre une langue) ont moins d’émotions négatives. Mais selon le psy Erich Fromm, programmer son futur répond seulement à la peur de l’avenir, alors qu’il faut accepter l’incertitude, seule option qui rend plus créatif en nous sortant de notre zone de confort. Et puis réduire le bonheur à des cours de tricot, il y a de quoi faire une sérieuse dépression…
# Estime de soi
Pour devenir une amazone faisant claquer ses talons même sur une moquette de 10 cm d’épaisseur, il faut augmenter son estime de soi, clé de la joie. Sauf que la science affirme que trop d’estime de soi rend légèrement délirant, et que les dictateurs en ont justement trop. "Douter de soi permet de travailler plus et réfléchir à la sagesse de ses choix," affirme le comédien Jay Leno. Donc si vous ne vous aimez pas, vous êtes une sage qui ne va que progresser…
# Neutralité
Dans L’ultime prescription de bonheur, Deepark Chopra prétend qu’en n’exprimant pas son opinion et en évitant les conflits, on macère dans l’extase. Ce qui prouve les limites de cette quête bienheureuse. Car ne jamais se confronter aux autres rend asocial, selon la chercheuse Iris Mauss, qui a découvert que l’obsession-bonheur engendre dépression et désordres bipolaires. Mieux, la culpabilité et les conflits sont aussi nécessaires à l’équilibre émotionnel que le bien être…
# 40%
L’optimisme serait génétique à 50%, 10% serait lié aux circonstances (travail, loisirs), et 40% dépendrait de nous. Ce qui fait dire aux gourous youplaboum qu’on peut muscler son bonheur de 40%. Or, selon le chercheur Mark Alan Davis, trop d’extase abaisse la vigilance, désinhibe, et fait prendre des risques. Et les gens dans un mood trop haut font plus d’excès (alcool, sexe, nourriture), comme les gens sous antidépresseurs. Bref, 40% de fatalisme, c’est mieux pour la santé…
# Bananes
Certains aliments rendraient heureux. Ils sont même listés dans les nouvelles bibles du rayon bonheur. Sauf que ces aliments n’ont rien de folichon : banane, avocat… Et s’il faut passer le restant de sa vie à bouloter des bananes, autant se pendre. Heureusement, l’Université de l’Indiana affirme que le goût de la bière rend également heureux, et qu’il existe un lien entre conso d’alcool et sécrétion de dopamine, hormone du plaisir. Alors apéro tout de suite !