#1 Honnir les pseudos "néo-féministes"
"Elle a lu tout Simone de Beauvoir, est incollable sur les théories du genre et de l’intersexualité. Femme de sa génération, elle milite pour l’émancipation des femmes et la liberté sexuelle. Enfin, c’est ce qu’elle prétend," écrit l’Obs à propos de cette frange de nouvelles it girls néo-puritaines. Qui, sous couvert de féminisme, prônent un grand retour en arrière, telle la sexologue Thérèse Hargot ("la contraception (...) l’un des plus grands scandales du XXIè siècle") ou Bérénice Levet, qui trouve que les femmes ont assez d’égalités comme ça. Leur refrain ? Si la famille va mal, c’est parce que la femme travaille. En 2017, on boude ces grincheuses...
#2 Ne plus juger les filles "à poilistes"
Le 15 février, la cour d’appel rendra son verdict au sujet d’Éloïse Bouton, ex-Femen qui, en 2013, avait mimé un avortement de Jésus, seins nus, dans une église. Première femme française condamnée pour "exhibition sexuelle" en première instance, elle martèle que "la nudité politique, ce n’est pas érotique." Les starlettes aussi affichent beaucoup leur corps sur le 2.0, comme Emily Ratajkowki dont les selfies nue peuvent agacer. Ben non, en 2017, on tolère même les clichés à poil de Kim K et ses amies, parce qu’il n’y a aucune raison qu’un homme torse nu ne soit pas traité d’objet sexuel, alors qu’une femme topless, oui...
#3 Suivre les vraies néo-féministes
Pour rester informée, et affûter ses arguments, on suit les sites, blogs, chaînes et comptes de celles qui défrichent le terrain et ne laissent rien passer, avec sérieux, colère, ou humour, ni de la taxe rose, ni des inégalités salariales, ni des détracteurs de l’IVG, etc. Dans cette liste absolument pas exhaustive : le collectif Georgette Sand ou Osez le féminisme, les blogs de Pouletrotique, Crêpe Georgette ou Mrs Roots, les newsletters de Lena Dunham (Lennyletter, en anglais) ou des Glorieuses, le compte twitter de Comic sans Inès, les youtubeuses La Castor, Natoo ou Naya la ringarde, le podcast La Poudre de la journaliste Lauren Bastide, et tant d’autres nouvelles copines...
#4 Débusquer le sexisme
Il peut se nicher dans des comportements sournois tels que le manterrupting, qui consiste à couper plus souvent la parole aux femmes qu’aux hommes (activité assez prisée dans les réunions pros...), ou la mecsplication, qui consiste chez un homme à vouloir expliquer à une fille ce qu’elle pense vraiment... On peut aussi se crisper devant la manie d’appeler les femmes par leur prénom tout en nommant les hommes par leur nom (Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi été baptisée "Nathalie" durant le débat télé de la primaire de la droite, tandis que les candidats mâles avaient droit à leur patronyme complet). En 2017, on relève tout et puis c’est tout.
#5 Arrêter la compétition avec soi-même
Et j’ai des grosses fesses, et je n’ai pas assez de fesses, et je n’ai pas des cheveux de sirène, et d’où il sort ce bourrelet... chaque matin, c’est l’agonie devant le miroir en découvrant que votre reflet ne ressemble pas aux fitgrammeuses triomphantes ? Tant pis. Pas que ça à faire en 2017. Car cette année, on ne cherche plus à ressembler à Barbie, ce jouet en plastique dur que beaucoup désignent comme le suppôt de Satan (parce qu’il entretient le cliché de la fille qui doit se donner tous les moyens pour être bonnasse)... Et ce nouvel an signe une autre musculation : celle de son cerveau, sa conscience politique, sa solidarité, son humour, sa tolérance, etc.
#6 Être bonne camarade
Oui, c’est vrai, il existe quelques hyènes femelles égarées dans la nature, et aussi dans le biotope professionnel. Mais cette année, on essaie d’être indulgente envers toutes ses consoeurs. Après tout, même la super cheffe qui aboie ses ordres parce qu’elle a sûrement du se forger une carapace pour en arriver là (notons quand même qu’il existe également des super cheffe cool) est sûrement payée 25% de moins que son équivalent masculin du service d’à côté. Donc cette année, on tente de lui témoigner, à elle aussi, de la solidarité afin de lui montrer qu’on est dans le même bateau. À force, elle finira peut-être par ne plus aboyer que sur les garçons ?
#7 Arrêter la compétition avec les filles
Forcément, quand on est dure avec soi-même, il est tentant de l’être avec les autres, et plutôt envers ses consoeurs... Et si on arrêtait cette manie de se comparer à elles pour se valoriser ? Ou alors on décide de se comparer à Thomas Pesquet, ce pilote de l’espace qui a tellement de hauteur qu’il poste de merveilleux clichés de la terre sur son compte Twitter. Parce qu’en se comparant aux consoeurs, on entre dans un processus compétitif qui peut contaminer jusqu’aux relations amicales. Alors en 2017, on remplace la comparaison-compétition par la différenciation. Ils sont comme ci, je suis comme ça, chouette, un vrai multiculturalisme.
#8 Ne pas verser dans la misandrie
Certains mâles se comportent toujours salement avec les femmes (au hasard, Donald Trump). Ils se révèlent lourds, condescendants, égoïstes (et parfois même, ils cognent, violent, tuent...). Oui mais pas tous. Alors ce n’est pas une raison pour leur rendre la pareille en débinant tout le genre masculin. Être féministe signifie se dresser pour que les femmes aient les mêmes possibilités économiques, politiques et sociales que les hommes. Pas traiter les mâles de bons à rien même pas capables de ramasser leurs chaussettes. À la place, on les éduque et on leur montre l’exemple. Un peu comme comme avec les enfants ?
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