Si vous aimez "True Detective" : "The Night of"
Etudiant discret et sans histoires, Nazir Khan se voit pour la première fois invité à une soirée organisée par un camarade de fac. Alors que son meilleur ami le lâche à la dernière minute, il décide d’emprunter en douce le taxi de son père. Alpagué par des New-yorkais ivres ou juste pressés de rentrer chez eux, il se retrouve avec des clients indésirables dans sa voiture. Parmi ces passagers impromptus, une mystérieuse Andréa avec laquelle il entame un périple qui se finira au domicile de la belle brune. La nuit d'ivresse vire au cauchemar lorsqu'il se réveille, le lendemain, près du corps sans vie de la jeune femme, tuée de multiples coups de couteaux. Ce qui frappe d’emblée dans le pilote de The Night of, adaptation de la série anglaise Criminal Justice, c’est la façon dont le piège se referme sur le personnage principal. Une succession de choix, d’erreurs et de rencontres (avec de futurs suspects) ponctue cette nuit cauchemardesque, se déroulant à un rythme très lent et dont le spectateur connaît l’issue fatale. Si le suspens est présent, ne vous méprenez pas : il ne s’agit pas, dans la première partie en tout cas, d’un whodunnit. A la manière de la saison 1 d’American Crime, la série brasse des thèmes très larges, de l’exploration psychologique de son protagoniste, à l’enfer du système carcéral, en passant par les questions de race et religion (Nazir étant d’origine pakistanaise). Naturaliste, prenante, ponctuée d’une dose de fantaisie (grâce au personnage de John Stone, avocat joué par John Turturro)… Une future référence dans le répertoire déjà prestigieux de HBO.
"The Night of" créée par Richard Price et Steven Zaillian avec Riz Ahmed et John Turturro, diffusée chaque lundi à 20h40 sur OCS City en US+24
Si vous aimez "The Walking Dead" : "Outcast"
Le nom de Robert Kirkman ne vous dit rien ? Cet Américain est pourtant l’auteur du comics ayant inspiré un des shows les plus populaires du moment : The Walking Deadet, par extension son spin-of (moyen) Fear The Walking Dead. Adapté de son œuvre éponyme, Outcast est une nouvelle plongée dans le surnaturel et l’occulte. Il est question non plus de zombies, mais de démons, de possessions et de prêtres passés maîtres dans l’art de l’exorcisme. Dès l’enfance, le héros Kyle Barnes (Patrick Fugit) a été au contact de ces forces sataniques puisqu’elles ont pris possession du corps de sa mère, la laissant à tout jamais dans un état second. Ces souvenirs, surgissant aussi abruptement dans sa psyché qu’à l’écran, hantent le jeune homme au point qu’il se terre dans la maison où il a grandi. Jusqu’au moment où il se découvre un véritable don pour chasser le malin, et s’allie à un révérend dans cette mission pour éradiquer le mal. Si le premier épisode offre des scènes brutales et gores (alerte enfant démoniaque, crachats et incantations), l’idée est surtout d’explorer les démons intérieurs qui habitent les personnages de ce petit village. A commencer par les séquelles laissées par la violence domestique dont a été victime Kyle. La culpabilité, la cruauté, le sacrifice sont aussi au centre de ce show à la signature visuelle unique. Et, chose assez rare pour être soulignée, Outcast est consistant sur la durée.
Si vous aimez "Empire" : "Greenleaf"
Quelle est la qualité nécessaire à une série pour survivre à la télévision américaine ? L’originalité. La marque de fabrique des shows ayant récemment marqué les esprits, tels que Mr Robot ou Unreal, est de mettre en scène des univers jamais explorés jusqu’ici. C’est aussi le cas de Greenleaf, fiction produite par Craig Wright (scénariste de Six Feet Under et showrunner de Dirty Sexy Money) qui, derrière des allures de soap traditionnel, nous plonge dans une communauté religieuse du Memphis. L’épisode pilote débute avec le retour de Grace, l’enfant prodigue, venue assister à l’enterrement de sa sœur qui a mis fin à ses jours. De la mère Lady Mae au frère Jacob… Peu de personnes voient son arrivée d’un bon œil ; d’autant qu’elle est bien décidée à venger ce suicide, remuant au passage des secrets bien enfouis. Si on n’échappe pas aux discussions sur la religion, celle-ci sont beaucoup moins manichéennes ou moralisatrices que dans un épisode de Sept à la maison. Adultère, trahison, meurtre… Rassurez-vous, malgré le côté spirituel, tous les ingrédients d’un feuilleton mélodramatique sont là.
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